La fille de la pluie

Un violent orage, un système de navigation défaillant, une panne de moteur… Hugues se retrouve coincé en pleine campagne. Grosse galère. Dans la soirée, un automobiliste le remorque jusqu'à sa ferme et lui propose de l'héberger. Et voilà ce jeune Nantais plongé en milieu rural pour quelques jours, dans l'attente de la réparation de son véhicule. La ferme se situe dans une campagne française « sans attrait ni relief ». Ses hôtes, les Rimberts, sont en conflit avec la famille voisine, les Martin. Hugues va découvrir un monde inconnu à ses yeux. Il va se frotter au monde agricole, apprendre les vieilles rumeurs et participer à une battue. le village semble peuplé de séductrices maléfiques parmi lesquelles Morgane, une jeune femme qui envoûte les mâles. Elle est justement comparée à une « fée sauvage » entourée d'une sphère incandescente. Par ailleurs, la forêt cache un lieu dédié aux cultes de la virilité et de la fertilité datant du néolithique. Hugues, déstabilisé par des déconvenues amoureuses et professionnelles est ensorcelé. Mais derrière l'enchantement couve une malédiction qui va exciter les vieilles rivalités et se révéler fatale.

« La fille de la pluie » est bien plus qu'un « polar rural » contant les mésaventures d'un citadin coincé chez des « culs-terreux » rancuniers et incestueux. Ce roman dispose d'un supplément d'âme. J'ai apprécié les références aux rites païens et aux mythes ruraux. La forêt est ici un lieu plein de dangers et riche de mystères. Ce sont les forces de l'esprit issues du folklore préchrétien et des traditions locales qui précipitent les protagonistes dans une fuite en avant. Un bon roman qui précède dans la bibliographie de Pierric Guittaut l'excellent «D'ombres et de flammes » qui traitera de la magie.