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Critique de PhilippeCastellain


L'Islande. Une terre de feu, de rocs et de glace. Des pâturages immenses où paissent des moutons et de petits chevaux à l'oeil doux, des déserts de lave, des grèves battues par les vents. Une contrée magnifique et dure. Et un peuple à son image : coriace, tenace, et étonnamment poétique. de nos jours (les années sans épidémie) elle voit défiler plus de tourisme qu'il n'y a d'habitants dans l'île. Beaucoup d'entre nous y sont allé, ou aimeraient. Mais que savons-nous de son histoire ? Rien, ou peu s'en faut.

Nous sommes au XVIème siècle. L'Islande, que des liens assez lâches unissaient à la Norvège, vient de passer sous le contrôle du roi de Danemark. Ce dernier tente d'en prendre le contrôle effectif, et parallèlement d'y introduire le culte protestant. C'est que l'île est riche : elle produit du souffre, qui permet de fabriquer la poudre à canon, et du poisson séché. Or la guerre de trente ans fait rage. Dans le sud de l'île, le clergé a accueilli avec enthousiasme les principes de Luther, et a rallié les principaux propriétaires terriens. Mais dans le nord, règne sans partage monseigneur Jon Arasson, dernier prélat catholique. Avec l'aide de ses nombreux fils et de sa fille (Rome est loin) le terrible vieillard mène une inlassable lutte pour protéger sa foi et les libertés islandaises… Et accaparer les terres.

Une immersion totale dans un monde, une mentalité, un mode de vie sans grands rapports avec les nôtres. Même les friandises locales – des abats de mouton surets conservés dans du petit lait – paraissent plus mongoles qu'européennes. Paradoxalement, l'Islande y apparait comme une terre à la fois dure et pourvue de richesses convoitées. le conflit religieux se double d'un aspect politique, les deux inextricablement liés. Les partisans du roi de Danemark croient que la Réforme accompagnera la transformation de l'île en un lieu moderne et un phare culturel de l'époque. Ses opposants estiment que le roi ne veut rien d'autre que pressurer l'Islande jusqu'à la dernière goutte, et que l'attachement à l'ancienne foi reste le principal facteur d'unité pour lui résister.

Si le thème en est passionnant, l'oeuvre souffre cependant d'une grosse faiblesse : la multiplicité des personnages et des points de vue rend assez difficile de s'y retrouver… Se rappeler qui est partisan de qui, et si Jon Arason est le père ou le fils de Ari Jonson, m'a pris un bout de temps. On ne doit pas non plus s'attendre à un souffle épique : il ne s'agit, après tout, que de quelques dizaines d'hommes se battant pour quelques pâturages et un peu de poisson séché. Mais l'enjeu final, c'est le destin de l'Islande.
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