AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de alainmartinez


Directeur de recherche au CNRS et enseignant à l'école des Langues Orientales, Nedim Gürsel écrivain turc qui vit entre Paris et Istanbul nous offre avec « le fils du capitaine » un texte sur la Turquie d'hier mais aussi en filigrane une critique sur celle d'aujourd'hui et son président qui veut devenir le pacha des pachas.

Un journaliste vieillissant raconte sa vie, mais surtout sa jeunesse dans les années 50/60. Tout en regardant le Bosphore de sa fenêtre le narrateur relate ses souvenirs en s'enregistrant au magnétophone. La mort de sa mère lorsqu'il était enfant, la vie avec son père, militaire de l'armée turque qui participera au coup d'État de 1960, sa grand-mère dont la vie fut bouleversée par la chute de l'Empire ottoman. Il raconte sa scolarité en internat au lycée Galatasaray d'Istanbul, seul loin de sa famille. La vie en groupe, la camaraderie et la découverte de la sexualité.

A travers son roman, Nedim Gürsel nous exprime avec nostalgie son attachement à la Turquie, mais surtout à Istanbul. Il fait une critique de l'autorité : l'autorité du père, l'autorité du pensionnat, l'autorité du pouvoir politique, d'abord celui du Premier ministre Adnan Menderes qui sera pendu lors du coup d'État de 1960, ensuite celui des militaires, enfin celui de « la moustache en amande », l'actuel président turc.

Un bon roman, une vision de la Turquie écrit par un auteur turc. Déjà inquiété par la justice pour « Les filles d'Allah » en 2008, on notera le courage de Gürsel et de tous les écrivains, professeurs, intellectuels qui malgré la situation politique en Turquie continuent à écrire et à se battre pour la liberté d'expression.
Commenter  J’apprécie          272



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}