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Critique de Zephirine


Romancier, essayiste, critique, Nedim Gürsel a publié plusieurs recueils de nouvelles et des romans.
Dans son roman L'Ange rouge (2012), il évoquait déjà, mais de façon romancée, la figure de Nâzim Hikmet lors de son exil à Berlin-Est et à Moscou. Dans Nâzim Hikmet- le chant des hommes, il met son talent d'écrivain au service du grand poète, mort en exil en 1963.
Grand connaisseur de l'oeuvre de Nâzim Hikmet, Nedim Gürsel déchiffre pour nous, lecteurs occidentaux, la pensée du poète turc à l'aune des mythes et de la culture de la Turquie.

Très jeune, Nâzim Hikmet se bat contre l'impérialisme pour l'indépendance de son pays. Il milite ensuite dans les rangs du parti communiste turc clandestin. Son engagement lui vaudra de nombreux emprisonnements durant lesquels il écrit la plupart de ses oeuvres.
Poète du combat et de l'amour, Nazim Hikmet est aussi le chantre de la nostalgie. Il a beaucoup écrit sur sa ville, Istanbul et sur l'exil.
« Il y a des gens qui peuvent citer par coeur le nom des étoiles
Moi ceux des nostalgies. »

Un recueil regroupant les lettres de prison intitulé « de l'espoir à vous faire pleurer de rage » témoigne de l'engagement révolutionnaire du poète mais également un témoignage de ce monde en devenir.
Le poète a marqué la poésie turque contemporaine. Il a profondément aimé son pays, et la langue turque « comme le paysan aime sa terre et ses boeufs, le menuisier ses planches et son rabot »

La connaissance, le travail de recherche de Nedim Gürsel nous livrent une part de mystère de la vie du grand poète qui a marqué son siècle. C'est complexe, érudit mais les extraits de poèmes illustrent parfaitement les propos de l'auteur et on a plaisir à découvrir la genèse de l'oeuvre de Nâzim Hikmet ainsi que ses sources d'inspiration. Avec cet essai, il nous donne les clés pour mieux comprendre l'oeuvre de Nâzim Hikmet.

Le récit se termine par la rencontre de l'auteur avec la veuve du poète, dans sa maison d'exil à Moscou et c'est d'une douceur, d'une émotion contenue qui m'ont touchées.
« le lendemain matin, quand je suis allé à la maison du poète, une femme blonde au visage rond m'a ouvert la porte. J'ai reconnu ses cils bleus, ses lèvres pulpeuses, ses blanches mains. Elle avait un peu vieilli. Une terrible solitude habitait son regard »

Une lecture exigeante mais passionnante pour laquelle je remercie les éditions empreintes et Babelio.
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