AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CaroleBouchut


Contrairement aux autres fois, j'ai écrit la critique qui va suivre au fur et à mesure de ma lecture. Histoire de me « libérer les neurones » pour étudier le MOOC qui a commencé la veille de la réception du livre.

Dès les premiers mots, j'ai eu la désagréable impression d'une mauvaise blague. le style, les propos, l'intrigue..., tout semblait une caricature d'une caricature de roman. À l'extrême. Ce fut comme ça jusqu'à la fin du premier chapitre (très court).
Mes problèmes de concentration personnels ont fait que j'ai eu du mal à comprendre les premières lignes du second chapitre, qui pourtant n'avaient rien de compliqué.
Je suis allée me couchée là-dessus, me demandant comment un éditeur comme Calmann-Levy avait pu se fourvoyer à ce point. Je m'endormis sur la certitude que le problème venait en fait de moi.

J'ai repris ma lecture le lendemain dans la journée, pour « tomber » en quelques instants sur un « sujet-à-tiroirs » qui me passionne : l'aphasie, la mémoire qui flanche, l'impossibilité totale de communiquer, la dégénérescence de régions du cerveau liées à la communication. Interpellée par ce « clin d'oeil intra-personnel », je me suis laissée happée, tout doucement par l'histoire. Jusqu'à trouver dès les chapitres 3 et 5 (commençant à décrire les comportements de Noah), des traits « autistiques », autre sujet qui occupe beaucoup de mon temps.

Tout ces petits détails, couplés avec le thème présenté pour ce roman : la réincarnation. Et me voilà suffisamment intriguée pour me laisser séduire par l'histoire, malgré mon rejet initial. Prise dans les filets de l'intrigue dont je peinais encore un peu à percevoir le tableau complet, j'ai eu du mal à le lâcher pour vaquer à mes nombreuses occupations de femme, maman de deux enfants, qui venait de se lancer dans un MOOC sur la physique quantique, alors qu'elle n'a aucune notion de base en maths, physiques ou sciences en générale (curiosité, quand tu me tiens !!!).

La façon dont le thème de la réincarnation est abordée dans ce roman rappelle fortement les travaux de Ian Stevenson, psychiatre mort en 2007, et de Jim Tucker, des extraits d'un livre de ce dernier étant cités à plusieurs reprises dans ce roman. Cela m'a rappelé mes lectures adolescentes sur le sujet de la réincarnation. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui ont fait que j'ai choisi CE livre dans la liste fleuve de la Masse critique de mai 2016.

Tous les ingrédients pour accrocher le lecteur sont présents dans ce livre, comme le devoir d'un bon élève : des personnages ancrés dans les déboires réels de la vie comme en connaissent plein de gens communs, se laissant envahir progressivement à des préoccupations plus sujettes à polémiques quant à leur valeur dite « scientifique », le tout servi par une intrigue à la fois simple et ciselée, dont les éléments tant purement romanesques que plus polémiques sont distillés et répartis efficacement pour tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin.
En résumé, le Cas Noah Zimmerman est un bon roman pour se détendre, mais qui pose aussi, à ceux qui le veulent, suffisamment questions pour donner envie d'en comprendre un peu plus.
Au premier abord, on serait tenter de dire qu'il s'agit là d'une énième roman New Age teinté d'une pseudo intrigue plus ou moins policière. Mais en fait, ce roman est beaucoup plus que ça. À chacun le soin d'y trouver quoi, car un bon roman se reconnaît en ce qu'il touche chaque lecteur en un point qu'il n'aurait jamais soupçonné tout en lui faisant passer un bon moment.

C'est un roman troublant, que j'ai beaucoup aimé et pour lequel j'ai volontiers mis en veille mes réflexions intenses sur la physique quantique pour y retourner plus efficacement ensuite. Comme quoi, les chemins de lecture comme les chemins de vie peuvent nous amener dans des contrées tout à fait surprenantes, liant des choses qu'on n'avaient jamais mises en miroir (ici le fait d'être mère, l'aphasie, l'autisme et la physique quantique, pour ce qui me concerne).

Au final, je pense que les éditions Calmann-Levy ne se sont pas fourvoyées en publiant la traduction de ce roman. Bien au contraire.

Merci à eux et à Babelio pour ce voyage.
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}