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Critique de Olivia-A


Chauffeur de VTC et indic pour la police, Grand frère n'attend pas grand chose de la vie. Il essaie juste de garder son taff, son appart et sa grosse, il évite les conneries pour en pas aller à l'ombre, et passe le reste de son temps à se demander où peut bien être passé son petit frère. Il est partie en Syrie, sur un coup de tête, soi-disant pour aller jouer au toubib. Est-ce qu'il est vivant? Ou est-ce que le bled et la guerre ont eu raison de lui? Et s'il décidait de revenir en France un beau jour?

Difficile pour moi d'entrer dans ce récit, j'en suis restée spectatrice, sans vraiment m'y jeter à corps perdu comme d'autres l'ont fait. Je suis restée admirative de cette plume atypique, tout en pestant dès que je devais aller chercher un mot dans le glossaire en fin d'ouvrage. J'ai aimé relire certains paragraphes en ayant l'impression d'avoir sous les yeux les paroles d'une chanson de rap – incroyable comme le texte peut prendre vie, se transformer en mélodie, juste avec quelques sons récurrents. Je n'avais jamais lu un livre comme celui-ci, sans caricatures, sans fioritures, où se mélangent tous les mots qui font notre langue française de tous les jours. Surprenant.

Pour autant, cet exercice de style m'a séduite de manière assez théorique – j'ai admiré la prouesse mais elle n'a pas su me prendre aux tripes, me mettre à la place du Grand frère, m'immerger dans cette histoire familiale difficile. Plusieurs indices m'ont mise sur la voie du dénouement, je n'ai pas été particulièrement surprise malgré les efforts de l'auteur pour ménager un certain suspense. Tout se passe à la fin, tout le reste n'est que description et contextualisation, et finalement, le plus intéressant n'est pas l'intrigue en soi, mais le portrait que dresse Mahir Guven de cette génération désabusée, ayant grandi en banlieue parisienne, avec un plafond de verre pour tout horizon, le béton pour toute référence et le Cham à porter comme seule identité dans une France en proie au terrorisme.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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