Les Innocents

Son premier roman était un coup de poing dans la tronche, vif et percutent, son second roman est une petite douceur hyper régressive, gourmande et sucrée. L'affaire avait pourtant mal commencé. Je n'avais pas aimé ma première bouchée. Aux premières pages, le texte me paraissait un peu flasque, mou, convenu, lourd et puis... et puis. Et puis, les saveurs ont commencé à envahir mon palais. Je pense au chocolat. C'était tendre et doux. C'était sucré, légèrement, jamais écoeurant. Et puis le plaisir a commencé à détendre mon esprit. C'était émouvant, attendrissant, bienveillant. C'était humain, profondément humain. C'était de l'amour, de l'amitié. C'était beau à lire, à regarder. C'était, enfin, très intelligent. C'était fin, adroit, juste. Ses personnages sont des familiers, surtout les Kalender que j'ai ici adoré. Mahir Guven leur donne une dignité qui m'a beaucoup ému. J'ai reconnu les “nôtres” en eux et j'ai tellement aimé les voir dans un roman que j'aimerais lire leur histoire. Alors Mahir Guven si vous passez par là... Bref, Mahir Guven est un sniper redoutable. Son tir est précis, net, propre, efficace mais jamais injuste car son coeur est bienveillant et son regard lumineux. Et c'est merveilleux.