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Critique de LoupAlunettes


"A la table voisine, une famille prenait le petit déjeuner: un couple et leur fille, qui devait avoir mon âge.
Elle était belle. Dans le genre d'imogen...
- Je veux un Styxx samedi soir pour mon anniversaire. Je veux un Cerberus.
- Un quoi? demanda la mère d'Anna.
- C'est un téléphone portable, maman...
Mais, ma chérie, on vient juste de t'en acheter un nouveau, objecta son père.
-Nous ferions mieux d'aller, lâcha la mère d'Anna après avoir jeté un coup d'oeil à la ronde.
- Sois raisonnable, ma puce. Comment veux-tu qu'on te trouve ce téléphone, puisqu'il n'existe pas?
-Grâce à lui! s'écria Anna.
La jeune fille pointait du doigt Dom' assis dans le restaurant
et il venait de l'entendre.
Pourquoi Hound le détective voulait lui aussi mettre la main sur ce téléphone révolutionnaire dont la sortie restait presque une légende?
Pourquoi la Dette en avait elle-aussi besoin?
Pourquoi depuis le jour de ses quinze ans Dom' a t-il l'impression d'être piégé dans une mortelle caméra cachée?
Toujours est-il que le jeune adolescent devra se montrer le plus doué dans cette course au téléphone si il veut continuer de courir sur ces deux jambes.
Run, baby, run...


: le tome3 reste tout aussi déroutant que les deux précédents il vient conforter l'idée d'un plan final qui reste dans l'ombre pour l'instant, autant que les fameux commanditaires de la Dette mafieuse et qui donne tout son sens à cette course inlassable et effrénée.
Dominic Silvagni se pose à contrario de son grand-père qui y laissa une jambe, comme l'élu, par son endurance. Au fur et à mesure qu'il réussit chaque épreuve virtuellement impossible pour son âge, fixée par la Dette, il s'endurcit mais conserve des valeurs humaines bien ancrées. Ces missions, dont l'enjeu est sa propre vie ou une de ses jambes, ressemblent à des caprices absurdes dont il pourrait ressortir que la Dette prend le malin plaisir à marquer sa puissance sur ceux qui ne les prennent pas au sérieux. Toutefois, même si nous avons l'impression d'être comme Dom', balloté en tous sens et mené à l'aveugle, le puzzle mortel se met doucement en place, chaque élément collecté, emboîté l'un à l'autre, commence à profiler des possibilités de grands crimes du siècle par informatique et talents de l'évasion. Au fur et à mesure des tomes, Dom se montre, grâce aux conseils de sa grande soeur geek et à son insu, un hacker de plus en plus expérimenté. Tout semble possible pour qui sait y faire apparemment.
En tout cas, l'émotion reste présente, Dom' abandonnant peu à peu l'idée d'avoir une scolarité ordinaire, mettant en péril son amorce de relation amoureuse avec sa meilleure amie Imogen, ses espoirs de compétitions sportives et jalousant presque la vie toute simple de ses frères et soeurs.
L'auteur Phillip Gwynne multiplie les personnages secondaires, certains réapparaissent dans le paysage et semble engagé dans le jeu plus que l'on pourrait le croire, comme l'homme au bandana qui agressa le jeune Tristan par exemple ou même le véreux Hound le détective.
Dom' ne tombe pas dans la paranoïa certe facile et pourtant, il y aurait de quoi.
Beaucoup, jusqu'à sa propre famille, distille une attitude curieuse, incongrue dans la normalité ordinaire. Ils affiche un silence éloquent à coups de regards entendus à son égard, bien différent de son entourage, l'ambiance dure et sans sentiment la "Camora" -loi du silence mafieuse- qui lui fait dire que lui n'est plus un enfant et que même ses parents ne sauraient le protéger. L'auteur Phillip Gwynne ménage la chèvre et le chou, essaye de satisfaire les amateurs de bonnes scènes d'action et les frileux des scènes trop violentes, en éludant avec astuce par raccourcis, euphémisme ou par humour toute violence gratuite et dérangeante, sans édulcorer toutefois le récit.
Prenante et haletante, une série à ne pas prendre en cours!
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