AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Junie


Junie
24 février 2017
Ce livre raconte une expérience menée par une association à Genève, consistant à inviter les habitants à sortir de chez eux.
Genève, ville plutôt connue pour ses boutiques de luxe, son quartier des banques et sa bourgeoisie bien nantie, est aussi une ville qui accueille beaucoup d'étrangers. Fonctionnaires des organisations internationales, riches résidents venus des émirats du pétrole, mais aussi une nombreuse main d'oeuvre étrangère attirée par un marché de l'emploi plein de possibilités. Genève a donc aussi ses quartiers de logements sociaux, une population hétérogène, venue des autres cantons, d'Italie, du Portugal, d'Espagne, ou d'autres pays plus lointains. Les étrangers représentent 41% de la population du Canton! Auxquels on doit ajouter les centaines de frontaliers vivant en France et travaillant à Genève.
Ce préambule permet de mieux cerner les enjeux qui se cachent derrière cette injonction: "Dehors! Cultiver l'espace public." Un titre qui peut prêter à confusion; il ne s'agit pas de chasser les habitants qui vivent sur le territoire genevois, mais de les inviter à sortir de leur sphère privée pour partager dans l'espace public des temps d'échange, de rencontre, pour se croiser, se connaitre, participer à des évènements, spectacles, ateliers, expériences sonores ou esthétiques, durant plusieurs semaines.
Le parc Geisendorf se situe en milieu urbain, dans un quartier d'immeubles HLM; alors que le Bois de la Bâtie est en périphérie, et accueille un festival de chanson très populaire. Ces lieux servent de théâtre à l'expérience des Terrasses du Troc. Différents acteurs s'y retrouvent pour susciter l'intérêt, la surprise, l'adhésion des habitants à un projet culturel éphémère auquel tout le monde peut avoir accès durant 6 semaines l'été.
Projet généreux, altruiste, utopique, qui fait de l'espace public son lieu de prédilection. Rejetant la formule qui veut enfermer l'art dans les musées et les salles de spectacle, il s'agit d'investir temporairement l'espace public pour retisser des liens sociaux, mettre un peu de créativité dans le quotidien et redonner aux habitants l'usage d'une ville dont ils ne se sentent pas toujours citoyens à part entière.

La démarche est séduisante, le projet associe des partenaires pleins d'enthousiasme, le résultat semble positif.
En revanche, le texte qui présente l'action est un vrai discours d'intello qui semble largement inaccessible aux profanes. Je me suis copieusement ennuyée à la lecture de ces considérations socio-philosophico-ethno-urbanistiques. Des propos d'universitaires rasoirs, d'artistes qui se chatouillent les neurones avec une brosse à dents, de concepteurs géniaux et mal compris mais qui eux, pensent avoir tout compris.
Mais nous sommes à Genève, et pas dans une banlieue déshéritée d'Europe Centrale. Il faut donc admettre que le ton et le style des illustres rédacteurs de ce bouquin le destine plus à des étudiants ou à une élite de penseurs diplômés. le petit animateur de centre socio-culturel à Montigny le Bretonneux sera un peu déçu s'il compte en faire son bréviaire.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}