Je viens de parcourir ce livre, en passant de nombreuses pages, mais en ne l'abandonnant pas tout à fait. Haenel me fait prendre conscience que ma passion pour la peinture s'est lentement mais sûrement émoussée pour ne pas dire tarie. Pendant de nombreuses années, j'ai eu la chance de visiter les musées à travers le monde. Parfois il m'arrivait de rester plusieurs heures devant un tableau précis pour me fondre dans la toile. Je me souviens du film de
Akira Kurosawa « Rêves » où l'on voit un visiteur pénétrer dans un paysage de van Gogh. Et bien c'est un peu ce que je ressentais à ces moment-là. Je me souviens avoir été en arrêt devant une vierge à l'enfant au musée des beaux-arts de Lyon. Un petit maître du quattrocento dont j'ai oublié le nom. Mais cette jeune vierge avait des allures toutes botticelliennes. La manière dont ces peintres du quattrocento avait l'habitude de peindre les voiles translucides recouvrant la poitrine et la tête de Marie m'a toujours profondément troublé. J'en parlais longuement à l'époque avec mon thérapeute. Tout comme Haenel devant la Judith du Caravage, j'ai moi aussi longuement fantasmé devant la sensualité de certaines oeuvres, mes sens me plongeant alors dans un émoi indicible.
Pourtant, le livre de Haenel n'a plus grand-chose à voir avec mes préoccupations culturelles actuelles. Je le déplore mais ma passion pour la peinture a fait place à autre chose. Même s'il m'oblige à fouiller dans les souvenirs d'une époque de ma vie maintenant révolue. Quelques toiles me reviennent en mémoire...
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