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Critique de francoisvaray


Comme toujours chez Haenel, un plan audacieux: on pose le problème en plusieurs petits chapitres courts, puis on développe d'un seul et long trait. Comme dans une Révolution, où plusieurs petits incidents donnent naissance à un grand souffle dévastateur et fondateur. Et ça tombe bien, puisque c'est de Révolution qu'il s'agit, celle que vous ne voyez pas, que vous n'entendez pas, et qui a pour catalyseur l'extrême pauvreté, le sort des sans-papiers en France, la mort de deux immigrés; Et tout s'embrase, vos voitures brûlent, dans cette société qui ne voit plus, qui n'entend plus, et dont la devise est devenue, selon Haenel: 'Surdité, surdité, surdité". Les émeutes de 2005 seraient-elles déjà oubliées? Attention, tout peut s'embraser à nouveau, se dit-on en lisant ce magnifique roman qui, après 'Cercle' et 'Jan Karski' consacre Haenel comme un des grands auteurs actuels. Une ode aux vertus sacrées de l'Afrique, une peinture sobre des désenchantements de notre société, la vie telle que vous ne la voyez pas, celle des sans-abris, des expulsés, des privés de tout. Les Renars Pa^les auraient mérité une consécration dans les Prix Littéraires de l'automne, comme d'ailleurs l'autre oublié des récompenses: Tritan Garcia avec son Faber qui traite de la même thématique. Décidément, les jurys n'aiment pas trop la contestation de nos jours....
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