-Merci de m'avoir montré le chemin, dis-je après avoir achevé mon inspection. J'espère ne pas vous avoir trop dérangé. M. Royce sera bientôt là ?
L'homme se mit à rire doucement, referma la porte derrière lui et alla s'asseoir sur le divan voisin du mien, Il me surprit de nouveau en croisant ses pieds chaussés de rangers sur la table basse devant lui.
-Il est déjà là, me répondit-il. Que vouliez-vous le demander, mademoiselle Waynest ?
Oh, putain ! Merde-merde-merde-merde-merde... Seule avec un vampire dans son bureau. Et dire que j'ai maté son cul !
Constatant que j'en restais sans voix, Royce sourit, m'offrant un aperçu saisissant mais superflu d'une paire de canines nacrées et parfaitement pointues. Elles n'étaient pas plus longues que celles d'un humain, puisque pour l'heure il ne les avait pas déployées pour se nourrie, mais leurs pointes acérées n'étaient pas trop évidentes, du moins à mes yeux.
-Surprise, hein..., constata-t-il. Vous n'avez pas à vous inquiéter. Je sais que vous êtes ici pour affaires et non pour le plaisir. Je suppose que vous ne vous attendiez pas à me rencontrer de cette façon.
Le félin tourna lentement la tête et le gratifia d'un de ces regards infiniment méprisants dont seuls les chats sont capables.
...
Ce fut le chat qui me répondit, d'une voix si chargée d'ennui qu'elle m'effraya davantage que l'effarement du jeune mage.
Je préférais mes fluides organiques là où ils se trouvaient : à l'intérieur de mon corps.
Je porte parfois la ceinture quand je suis seule le soir, histoire de lui faire la causette et de la sortir un peu. Faites comme moi : ne le dites à personne.
Pourquoi, donc, demeurais-je aussi terrifiée au contact de Royce, dans ce monde progressiste et tolérant à l'égard de ses pairs? Inutile d'y réfléchir longtemps. Je préférais mes fluides organiques là où ils se trouvaient : à l'intérieur de mon corps.