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Critique de Dez54


Dez54
11 septembre 2021
Frustrant


J'ai lu Eduardo Halfon pour la première fois en février avec son roman Canción que j'avais découvert à l'occasion d'une opération Masse Critique. J'avais beaucoup aimé le style de l'auteur guatémaltèque même si j'avais eu plus de réserves sur le fond. Quoi qu'il en soit je voulais retenter l'expérience avec cet écrivain sur un autre de ses livres et j'en suis venu à Monastère.


Le décor est planté dès les premières lignes : Eduardo Halfon arrive en trainant les pieds à l'aéroport de Tel Aviv pour assister au mariage de sa soeur promise à un juif américain ultra-orthodoxe. On croit partir à la découverte du milieu intriguant des haredims mais le narrateur s'en échappera bien vite avec la complicité d'une ancienne amie, la spontanée et sensuelle Tamara, qui le détourne de ses obligations familiales pour un court périple vers la Mer Morte. On pourrait se croire, cette fois, fixé mais le narrateur s'échappe encore et au travers de ses souvenirs nous revenons au Guatemala et assistons à l'agonie de son grand-père, ancien rescapé d'Auschwitz, puis à un voyage au coeur du pays natal de ce dernier, la Pologne. On tourne les pages au gré des souvenirs et anecdotes de l'auteur, toujours en quête de son identité, espérant que certains des points évoqués dans le roman seront creusés... Et bien non, c'est déjà la fin !


J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur qui a décidément une plume remarquable ainsi que l'autodérision mordante dont il fait preuve à son propre égard. Ces deux points rendent la lecture fort agréable et Halfon mélange habilement des scènes assez drôles avec d'autres plus touchantes. Oui mais... d'une part, je suis resté assez plutôt indifférent à la quête d'identité de l'auteur (d'autres y seront sans doute plus sensibles, c'est en tous cas l'enjeu qui semble relier tous ses livres), d'autre part et c'est pour moi le principal défaut du livre, Eduardo Halfon aborde une foule de thèmes intéressants qui mettent en haleine le lecteur mais s'esquive à chaque fois. Ce faisant, j'ai l'impression que l'on ne fait qu'effleurer beaucoup de sujets sans jamais s'attarder et creuser l'un d'entre eux.


Je ressors de cette lecture avec un sentiment de déception, le livre m'a fait penser à ces restaurants qui vous servent des mets délicieux mais qui ne vous rassasient pas pour autant. Je reste sur ma faim.
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