J'ai régulièrement écouté la chronique hebdomadaire de
Claude Halmos sur
France-Info, notamment quand elle répondait à des questions sur l'éducation des enfants (désormais elle se consacre à des sujets de société qui m'intéressent moins). Cette voix et ce ton inimitables attiraient mon attention. Et surtout ses éclairages m'ont toujours semblé intelligents. Je suis tout à fait d'accord avec ses analyses et ses idées concrètes.
Sans surprise, ce livre reprend ces mêmes propositions en les développant. En résumé, voici ce qu'elle soutient. Trop de parents veulent croire que l'amour parental inconditionnel est la panacée. Derrière cette posture, se cache une sorte de démission des parents dans l'exercice de leur autorité, dans leur rôle de guides, en un mot dans l'obligation d'éduquer leur enfant. Eduquer, ce n'est pas dire oui à tout et n'importe quoi, par "amour" ou bien par lâcheté. Au contraire, c'est un effort - difficile - pour rendre possible une croissance psychologique harmonieuse de chaque enfant. Pas à pas, l'éducation permet à l'enfant de trouver sa voie personnelle et de vivre en société. Pour cela, le père et la mère doivent savoir dire clairement non à leur enfant: c'est ainsi qu'ils l'aident à grandir. le noeud de cette pratique est exprimé par le mot « castration » bien défini par
Françoise Dolto. En réalité, je trouve que la stratégie éducative décrite ici relève du bon sens élémentaire plus que de la théorie psychanalytique. Il me semble que les parents contemporains feraient bien de s'y pencher sérieusement et de se l'approprier, chacun à leur manière !
Petits bémols: l'écriture est parfois lourde et rebutante, le plan du livre me semble discutable. J'ai trouvé que le chapitre sur Dolto est plus éclairant que tout le début de l'ouvrage. Tout compte fait,
Claude Halmos était plus percutante dans ses chroniques radiophoniques qu'à l'écrit.
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