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Critique de migdal


Quel Capharnaüm que cette histoire de « Marie » !

Ou plutôt cette double histoire puisque, après avoir romancé en 18 chapitres une vie de Marie se concluant par la naissance de Jésus à Bethléem, cet ouvrage s'envole vers Varsovie martyrisée par la Shoah, et se conclut par un ubuesque et consternant « évangile de Marie » qui gâche finalement ce livre.

La première partie s'appuie sur les progrès de la connaissance des esséniens, suite à la découverte des manuscrits de la Mer Morte en 1947, qui apportent au fil des ans des informations sur cette communauté qui avec les pharisiens et les sadducéens constituaient la société juive au début de notre ère. Recherche qui enrichit la compréhension du nouveau testament et permet de mieux apprécier les différences entre les évangiles synoptiques et celui de Saint Jean, proche comme Marie du courant essénien.

Mark Halter se passionne depuis des années pour cette question qui constitue la clé de son roman « les mystères de Jérusalem ». Il dépeint une Marie proche de cette secte à laquelle aurait appartenu Joseph d'Arimathie, une Marie amoureuse de Barabbas, un résistant luttant contre l'oppression d'Hérode, et une Marie se rapprochant progressivement de Joseph, veuf et père de nombreux enfants dont Jacques (futur apôtre). Cette Marie ressemble parfois plus aux polonaises luttant contre l'occupant allemand qu'à la nazaréenne du catéchisme mais c'est la liberté permise au talent et à l'imagination de l'écrivain de nous la décrire ainsi et, en la rendant contemporaine, de le la rendre éternelle. L'auteur pèse habilement les termes de la controverse opposant les partisans de la lutte armée (Barabbas) aux adeptes de la non violence et de la conversion morale. Une première partie pas toujours très fidèle à la foi chrétienne mais riche d'espérance et de charité !

La seconde partie, dont l'auteur aurait pu (aurait du) se dispenser, détruit ce bel ensemble en commettant un « évangile de Marie », qui nie la mort et la résurrection de Jésus … autant dire la négation du christianisme !

Mais alors qui s'intéresserait deux mille ans plus tard à Marie ?

Une conclusion absurde qui ôte tout intérêt à ce roman et qui conduit à s'interroger sur les véritables motivations d'un écrivain qui se présente pourtant comme un apôtre du dialogue inter religieux.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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