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Critique de karmax211


Je vais être contraint de me répéter... et pour cause !
Rappel : en 2011 sort le film de David Cronenberg - A dangerous method -, que je vais voir au cinéma, et c'est " le coup de foudre " pour cette authentique triangle amoureux, amical et scientifique. le triangle en question est composé de Freud, que je connais assez bien, de son disciple et dauphin rebelle Carl Gustav Jung, que je connais un peu moins bien et de Sabina Spielrein, que je découvre à cette occasion.
Je me promets d'en savoir plus et de m'intéresser de près à cette figure féminine méconnue, voire tout à fait inconnue pour certains.
Quelques années s'écoulent avant que je ne tombe sur la biographie de Spielrein écrite par Violaine Gelly et intitulée - La vie dérobée de Sabina Spielrein -.
Je suis fasciné par le destin extraordinairement romanesque et terriblement tragique de cette femme à laquelle l'histoire s'est évertuée, faute de documents, d'archives et faute de la volonté de "certains", à lui refuser la place qui lui revenait de droit dans l'histoire de la psychanalyse.
Dans cette biographie, Violaine Gelly explique les ressorts qui l'ont poussée vers Spielrein... ( ils sont pour l'essentiel identiques aux miens ), et parmi ces ressorts figure la pièce de Christopher Hampton - Parole et guérison".
Je décide donc d'acquérir le précieux sésame qui, je l'espère, va me permettre d'approcher un peu plus près la mystérieuse Sabina.
En 1905 dans la clinique zurichoise de Burghölzli est hospitalisée une jeune russe juive de dix-huit ans, Sabina Spielrein. Celle-ci souffre de troubles psychotiques sévères. Confiée aux bons soins du docteur Jung, elle va devenir une fois guérie, sa maîtresse, sa rivale, son amie. Jeune femme intellectuellement surdouée, elle va reprendre ses études, devenir médecin après avoir écrit une thèse sur la schizophrénie. C'est elle qui est, entre autres, à l'origine de la découverte de la pulsion de mort... que Freud reprendra plus tard à son compte après l'avoir initialement réfutée.
Sa liaison avec Jung et la rupture qui s'ensuit vont la rapprocher du "grand Sigmund" sans que jamais elle renie son profond attachement à Jung, et cette liaison et cette rupture vont être un pont entre les deux hommes de science.
Elle aura été la maîtresse de l'un et la disciple de l'autre.
La pièce survole les vies de ces trois êtres d'exception et leurs relations complexes.
Elle est plus "sentimentale" que "psychanalytique", même si elle nous montre la naissance de cette discipline et l'application par Jung de ce qui allait en faire son succès : "la cure par la parole" ( the talking cure )... d'où le titre.
Après avoir lu la biographie de Violaine Gelly, je dois admettre que j'ai été un peu gêné par les quelques libertés prises avec la vérité historique, et la place un peu trop cronenbergoise dévolue une fois encore à Sabina... mais honnêtement, pour ceux qui découvriront cette pièce, ça ne lui est pas préjudiciable.
Il me reste encore à essayer de mettre la main sur la correspondance ( la partie récemment retrouvée ) de Sabina Spielrein, et ma curiosité concernant cette femme exceptionnelle au destin au-delà de l'entendement, aura été satisfaite... sachant que dans les décennies prochaines, d'autres probables découvertes interviendront pour compléter les connaissances qui nous manquent.
Une pièce bien pensée, bien écrite, maîtrisée, alerte, documentée, touchante. le parti pris de l'histoire d'amour est un bémol digeste.
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