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Critique de DameNinie


Je m'excuse par avance pour la longueur de cette critique, vous pourrez trouver un résumé à la fin. J'ai eu besoin d'exorciser ma déception.


En effet je crois que je n'ai jamais été aussi déçue par la lecture d'un livre. le sous-titre du « Livre perdu des Sortilèges » pourrait être « ou quand Mary-Sue rencontre Gary-Stu ».

Nous avons donc affaire à Diana Bishop, une sorcière qui refuse de pratiquer sa magie et se trouve finalement être la plus puissante sorcière de tous les temps, avec pleins de pouvoirs qui apparaissent subitement quand elle en a besoin. Elle éblouie et surprend tout le monde par sa puissance, mais c'est également une brillante universitaire, sportive, belle… etc. Voici donc notre Mary-Sue.

Et notre héroïne extraordinaire(ment agaçante) rencontre Matthew Clairmont, un vampire très très ancien dans le corps d'un magnifique trentenaire. Il se trouve être brillant lui aussi, riche à millions, cultivé et… puissant, car le chef d'un groupe de vampires. Mâle dominant patati patata. Voici notre Gary-Stu.

Mary-Su et Gary-Stu se rencontrent plusieurs fois à la bibliothèque et tombent amoureux par l'opération du Saint-Esprit. Mais attention, c'est « LE » grand amour de leur vie ! Même si le vampire a 1500 ans, que la sorcière n'a eu aucune expérience amoureuse connue à ce jour et qu'ils ne se connaissent que depuis quelques jours/semaines. L'auteur nous met devant le fait accompli sans aucun développement psychologique.

Je n'ai d'ailleurs trouvé aucun développement psychologique dans ce livre. Tout est plat, malgré de très nombreux rebondissements. le livre est écrit du point de vue de Diana, ce qui ne sert à rien. Et, fait incroyable pour un point de vue interne, même quand Diana est inconsciente elle entend très distinctement ce que les autres personnages disent …

Bref, il ne leur arrive que des aventures avec lesquelles ils se débrouillent brillamment. Ne vous inquiétez surtout pas pour eux (d'ailleurs vous n'aurez pas le temps), ils ne souffrent jamais bien longtemps et vainquent très glorieusement.

Enfin j'ajouterai que l'image de la femme renvoyée par Diana est consternante. Quel modèle donne-t-elle aux jeunes lectrices ? Alors qu'elle est une PUISSANTE SORCIERE, belle, sportive, intelligente (et blablabla), elle est complètement soumise à Matthew ; elle ne le contrarie presque jamais, lui pardonne tout, renvoie l'image de la femme fragile qui ne peut pas se débrouiller toute seule et qui a besoin qu'on la protège, qui laisse à son « époux » tout le pouvoir de décision et jamais ne prend les choses en main. Enfin Diana semble posséder la volonté et la détermination d'une petite cuillère. A côté de ça bien sur, Matthew est une belle représentation du machisme. Quelle tristesse.

Ça c'était le fond. J'aurais pu encore donner de nombreux exemples de la médiocrité du fond. Mais à la limite si le fond est médiocre, je peux me contenter d'une belle prose. Malheureusement ce n'est pas le cas ici.

Je me suis initialement demandé si c'était un problème d'écriture ou de traduction. A la fin du livre, j'en suis arrivé à la conclusion qu'il doit y avoir un problème aux deux niveaux, ou alors le texte original était tellement mal écrit que le traducteur a beaucoup souffert lors de son ouvrage.

Quelques exemples :
- Des cafouillages dans les noms des dialogues (« s'exclama Matthew » ou « dit Marcus ») qui ne correspondent pas à la personne qui est en train de parler.
- Une grammaire pas toujours correcte, avec par conséquent des phrases qu'on doit relire trois fois pour en comprendre le sens.
- Même quelques fautes d'orthographes ou de frappes (Là c'est forcément une erreur de traduction et un défaut de relecture).
- Les dialogues sont assez difficiles à suivre car chaque personnage s'écoute parler et s'exprime de manière grandiloquente. Les dialogues sont plutôt des monologues qui se croisent, et j'ai souvent eu l'impression de dialogue décousu, qui saute du coq à l'âne, puis revient au coq…
- le style de l'auteur très plat, du niveau d'un élève de 3ème n'ayant aucune appétence pour l'écriture. Pour moi cette auteure n'a aucun talent littéraire. Je suis extrêmement surprise par la critique et l'accueil qui lui a été faite.

Les seuls points positifs sont :
- de nombreux rebondissements (qui ne sont cependant pas toujours utiles pour l'histoire)
- Un univers de base intéressant, avec le sujet de l'alchimie qui semble bien maitrisé et le mystère de l'Ashmole 782 qui était très prometteur.
- …et c'est tout.


En résumé :
- les personnages sont ratés car ridiculement parfaits. Aucun moyen de s'y attacher pour ma part.
- la progression de l'histoire n'a aucun intérêt. Il y a des longueurs, des explications bancales, des paragraphes voire des chapitres complétement inutiles à l'intrigue… D'ailleurs la fin du livre n'est en aucun cas une fin, et nécessite absolument de lire les livres suivants (ce que je ne risque pas de faire).
- le style d'écriture est très médiocre. Je pèse mes mots. Très « bâteau », sans aucunes recherches, et parfois incorrect sur le plan grammatical.
- le fond (l'histoire, la narration) comme la forme (le style, les dialogues…) sont remplis d'incohérences.
- Rien n'est développé : les sentiments et motivation des personnages, les relations entre les protagonistes, les descriptions des lieux… Tout reste à l'état basique.

L'idée de base était accrocheuse, le résumé attractif, l'histoire d'amour promise plutôt motivante. Et voilà, la déception est IMMENSE. J'ai lu de nombreux livres, très peu de romans me déplaisent car je suis assez bon public, mais parmi les quelques navets que j'ai lus je crois bien que celui-ci était le plus mauvais. Je l'ai fini uniquement pour pouvoir le déconseiller. Ma déception est d'autant plus grande que les critiques semblent bonnes. Je ne pensais pas tomber sur un livre aussi désolant. L'ambition de ce livre est grotesque par rapport à la réalité de son contenu. Comment a-t-il pu être publié ? Voila le réel mystère de ce bouquin.
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