En lisant les commentaires dithyrambiques au sujet de ce livre, je me suis demandée si j'avais raté quelque chose.
Inutile d'en faire le résumé d'autres s'y sont consacrés avec talent.
En ce qui me concerne, cette histoire d'une gamine au passé trouble qui trouve, au pied levé, une place de servante chez une lady est pour le moins invraisemblable. Entre une servante improbable et une maîtresse fantasque le roman s'enlise dans une grande insignifiance.
La narration est calamiteuse, ponctuée d'expression d'argot qui visent "à faire peuple" mais, qui tombent dans une vulgarité aux relents de caniveaux.
Dès le début, je n'ai pas été séduite par les personnages de Bessy et Arabella, j'ai continué ma lecture espérant quelque embellie. Las! Le reste du récit est long et monotone, d'un triste ennui.
Restons optimiste, il s'agit d'un premier romain de Jane Harris, ceux qui ont suivi sont peut-être d'une autre portée.
Elle était toujours après moi pour que j'écrive dans un petit cahier. Elle m'avait donné le cahier, la plume et l'encre le jour même de mon arrivée.
"Écoutez, Bessy, elle avait déclaré, je souhaite que vous décriviez vos activités journalières dans ce petit cahier, et j'y jetterai un coup d’œil de temps en temps."
Ça s'est passé après qu'elle avait découvert que je savais lire et écrire. Alors son visage s'est illuminé, comme si en cherchant un penny perdu elle avait trouvé une pièce de six pence.
"Oh! Qui vous a appris?" elle a demandé.
J'ai répondu que c'était ma pauvre défunte maman, un sacré bobard à vrai dire, puisque ma mère, elle était vivante et, sans doute, une fois de plus, saoule comme une barrique à Gallowgate. A jeun elle pouvait à peine écrire son nom, même sur l'ordre d'un juge. Éveillée ma mère était jamais à jeun, et lorsqu'elle pionçait elle était comme évanouie.
Mais, un petit instant! je me laisse emporter par mon histoire. Faut que je commence plus près du début.
J'étais un objet d'expérience, avec lequel on pouvait jouer, et mettre au rebut sur un caprice.
Maîtresse, elle me répétait souvent :
" Ecoutez, Bessy, cessez de m'appeler "Mame"." Elle disait ça surtout quand le pasteur venait prendre le thé. Elle voulait que je l'appelle "Madame", mais j'oubliais toujours. Au début c'était pas exprès, mais après, si, rien que pour voir la bobine qu'elle ferait.
-J'ai l'intention de me beurrer, de rouler sous la table!
-Youpiiii
-C'est moi qui régale
- Alors je t'accompagne dit ma mère!