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Critique de Unhomosapiens


On apprend dans Wikipedia que le « ghâzal » est un genre poétique persan médiéval très codifié avec une métrique particulière. Sur le fond, il s'agit surtout d'une poésie qui célèbre l'amour. Lorsqu'on lit cette poésie ré-interprétée par Jim Harrison, on comprend qu'elle est complètement détournée. Enfin c'est ce que je crois. Il en fait quelque chose de complètement décalé. Entre surréalisme et poésie beat que l'on retrouve chez Ginsberg entre autre. Difficile de s'y retrouver de manière organisée, ordonnée. Tous les thèmes sont enchevêtrés sans queue ni tête, en l'espace de quelques vers. Ces vers sont regroupés en pages numérotées en chiffres romains mais on chercherait vainement un thème propre à chaque page. le mieux est de se laisser couler dans le moule de cette substance poétique sans y chercher un sens particulier. Et même à « picorer » de temps en temps, et laisser reposer l'esprit en acceptant de ne pas comprendre.

En voici un exemple :

XLVII

Les nuages bas tourbillonnent devant la maison sous
la cime des arbres et les fenêtres du haut, tonnerre d'étain.

De la colline on voit loin en mer un bateau noir
qui ensevelit sept cents mètres de chagrin public.

Le poisson qui nageait ce matin dans la rivière nage
sous la pluie dans le verger sur la pointe des herbes.

Le sgt Clyde Smith des Forces Spéciales dit ces putains
de viets sortiront jamais pour combattre au grand jour O.K. Corral.

Ce cerveau a un abcès qui boit du whisky
et rend le sang blanc, laiteux et fluide.

La chienne blanche à trois pattes a creusé un trou
profond près du poirier et s'y est terrée.

Alors ? Déroutant, non ?
Mais c'est justement ça qui me plaît chez Jim Harrison. Car si on lit attentivement, on retrouve quand même quelques thèmes chers à l'auteur pour en faire l'éloge ou le plus souvent dénoncer : la nature , l'armée et la guerre, l'alcool, le corps, le mal-être, les valeurs de l'Amérique…
Mais j'en conviens, il faut être prêt pour cette poésie. Juste lâcher prise et se laisser aller. A recommander à ceux que le sujet intéresse.
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