Parfois, il faut prendre un risque. Toutes les décisions que tu prends ont deux manières d’aboutir ; soit tu te trompes et tu passes à autre chose, soit tu vois juste et tu vis cet instant. Ces deux issues changeront ta vie. Elles modifieront toutes les deux ta façon de penser et affecteront les décisions que tu prendras pour le reste de ta vie, mais ça ne veut pas dire qu’elles doivent décider de ton avenir à ta place.
Ton passé ne contrôle pas ton avenir, Abbi. En fait, ton passé n’a pas à t’imposer quoi que ce soit dans la vie si tu ne le veux pas. Pour l’instant, tu laisses ton passé prendre tes décisions. Tu le laisses te retenir en arrière.
C’est mon heure préférée de la journée, je lui avoue en tortillant mes doigts. Là tout de suite, quand le jour cède la place à la nuit. C’est le moment où je peux laisser tomber les sourires de façade et arrêter de faire comme si tout était parfait. Il y a tellement d’ombres que je ne peux presque plus reconnaître la mienne, et c’est un soulagement.
Si les émotions étaient visibles, celles d’Abbi en ce moment ressembleraient au ciel précédant un effroyable orage. Elles ressembleraient aux nuages quand ils ne se sont pas encore décidés à craquer et à se déverser de toute leur force. Chaque fois qu’elle foire un pas, sa frustration est semblable à un éclair qui zèbre le ciel : rapide, effrayant, implacable. Sa détermination agit comme le tonnerre qui gronde au-dessus de nos têtes et frappe sans qu’on s’y attende.
La tempête, elle, est visible dans ses yeux. J’y vois les nuages lourds, gorgés de pluie, comme les larmes qu’elle y retient… Les ombres sont plus noires que d’habitude et ne cessent de s’assombrir encore, jusqu’à prendre le dessus.
Elle effectue une pirouette à contretemps et s’arrête à la barre, qu’elle frappe de la main. Puis elle s’y agrippe, se penche en avant et laisse tomber sa tête sur sa poitrine. Elle semble totalement démunie, son dos est soulevé par les profondes inspirations qu’elle prend pour se calmer.
Je reconnais cette attitude. Je ne la reconnais que trop bien.
Elle passe une mauvaise journée, une de ces journées où la dépression ne lui laisse pas une seconde de répit. Où elle ne la laisse ni respirer ni penser par elle-même.
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« Tout ce que tu vois comme des défauts, tes cicatrices, tes démons, tes ténèbres, c’est ce qui te rend si fichtrement belle. Ton seul défaut, c’est que tu n’arrives pas à le voir. Mais moi, si. Je le vois chaque fois que je te regarde, et j’insisterai jusqu’à ce que tu puisses te regarder dans un miroir et le voir par toi-même. »
Ton passé ne contrôle pas ton avenir, Abbi. En fait, ton passé n’a pas à t’imposer quoi que ce soit dans la vie si tu ne le veux pas. Pour l’instant, tu laisses ton passé prendre tes décisions. Tu le laisses te retenir en arrière. Tu ne peux pas comparer un tigre et un léopard – ils sont peut-être de la même famille, mais ils ne se ressemblent pas et agissent différemment.
Je pense que je suis tombée amoureuse de la personne qu’il pouvait être, pas de celle qu’il était.
Tu ne dois jamais abandonner une chose en laquelle tu crois, et moi je crois en toi. Alors, merci à toi de n’avoir jamais abandonné même quand tu pensais que c’était ce que tu faisais.
Je n’essaie pas de te sauver parce que je n’ai pas pu sauver Tori. J’essaie de te sauver parce que je ne pense pas pouvoir supporter de te perdre toi aussi.
Il m’a laissée pleurer sur son épaule et ne m’a pas promis que tout irait bien. Il ne m’a pas fait de promesse que personne ne peut tenir.