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Critique de charlottedesudermanie


Cet ouvrage propose une très belle et passionnante plongée dans l'univers des Compagnies des Indes. “Qu'est ce qu'une compagnie des Indes? C'est une association privilégiée de négociants ayant reçu d'un souverain le monopole des relations commerciales entre un pays d'Europe et des contrées lointaines, Amérique ou Asie. Pour l'Amérique, on parle des Indes occidentales. La différence n'est pas seulement géographique, elle est aussi de durée. Les Compagnies des Indes occidentales ont une existance assez brève, de l'ordre de la dizaine d'années; les Compagnies des Indes Orientales sont actives durant un siècle et parfois bien davantage.” (p. 5)

C'est un voyage au long cours qui attend le lecteur parti à la rencontre des différents comptoirs “il faut nécessairement quitter Lorient entre la seconde quinzaine du mois d'octobre et la première quinzaine du mois d'avril, puis, à l'intérieur de ce laps de temps les départs s'échelonnent selon la distance à parcourir. En premier lieu vient la Chine, de novembre à février; puis l'Inde, de décembre à mars; enfin les Mascareignes en mars et avril.” (p. 62)

Si l'ouvrage aborde naturellement la vie très difficile des navigants (des Bretons pour la très grande majorité), il présente aussi le personnel employé par la Compagnie dans ses établissements. Cependant, une grande partie de cette aventure livresque se passe en métropole, dans la province de Bretagne, à Lorient. Plusieurs chapitres sont consacrés à la ville, depuis le choix du site comme siège de la Compagnie jusqu'à son essor: “L'Orient qui était il y a peu d'années un village, est à présent une ville décorée de superbes bâtiments, peuplée, riche, industrieuse, le magasin de toutes les marchandises de l'univers et le rendez-vous de tous les négociants de l'Europe. Un coup d'oeil jeté sur l'Orient rappelle l'idée de Tyr et de Carthage et prouve mieux que tous les livres, les avantages du commerce. (Journal de Trévoux-Mémoire pour l'histoire des sciences, décembre 1746, 2e volume)”. (p. 107)

Dans cette ville où se déroulent les ventes de la Compagnie, on découvre la vie des riches négociants mais aussi le travail et le quotidien des ouvriers travaillant à l'arsenal car à "Lorient, le sommet de la pyramide sociale est étroit et ceux qui le composent manquent d'envergure, par contre la base est large." (p. 107)

L'iconographie très riche de l'ouvrage rend la lecture très plaisante et vivante. Elle provient en grande partie des collections du musée de la Compagnie des Indes. Cela donne des envies d'expéditions à la citadelle de Port-Louis, qui abrite ce musée!
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