À travers

Vous aviez déjà remarqué que c'est très souvent que l'on regarde le monde à travers quelque chose ? Une porte, une fenêtre, un trou de serrure, un écran, des lunettes, que sais-je encore ? Comme si le réel n'existait, finalement, jamais vraiment de façon intrinsèque, comme si tout n'avait de réel qu'à travers les yeux de celui qui regarde ?

A travers, c'est une vie, toute une vie qui défile devant nous, à travers bien des biais, de la couveuse qui l'a vue naître au vitraux qui veillent sur sa dernière demeure… la vie, la mort, l'amour.

En toile de fond, la guerre froide et la course aux étoiles font pâle figure. L'infiniment grand, l'espace, le cosmos, n'ont d'égal que l'infiniment petit, monde des insectes observé à la loupe.

Dans cette étrange BD, pas une bulle, rien, un silence lancinant envahit tout l'espace. Les couleurs sont minimalistes : le bleu, le jaune, le rouge. Les traits, les visages, les éléments du décor, tout reste approximatif… Et une infinie solitude s'empare de nous, certaines planches s'étirent à l'infini, uniques, immenses, faisant perdre pied et une petite boule se forme au fond de la gorge du lecteur muet.

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