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Critique de cecilestmartin


Quand Agnès apprend le décès accidentel de sa fille aînée, Elisabeth, son monde s'effondre.
Romancière à succès, Agnès vit à Bruxelles avec son second mari et le reste de la fratrie. Elisabeth vit dans un quartier bourgeois de Bonn, en Allemagne. Mariée avec un avocat, maman de deux jeunes enfants, elle tient sa mère à distance depuis plusieurs années, refusant systématiquement ses visites. Pourtant, les deux femmes entretiennent depuis toujours une relation fusionnelle. Agnès, très tôt veuve, a élevé seule sa fille, avant de rencontrer Laurent avec qui elle se remariera.
A l'annonce de l'accident d'Elisabeth, Agnès, dévastée, se rend à Bad-Godesberg et s'installe dans la maison de sa fille où Fabian et Cornelia, ses petit-enfants - demeurent inconsolables du fait de l'absence de leur mère.
Que cachait Elisabeth ? Pourquoi avoir instauré une telle distance avec sa mère ? Quelle était la nature de sa relation conjugale ? Au fil des jours, Agnès se heurte au mystère de la disparition de sa fille. Malgré son incommensurable souffrance, elle doit faire face pour ses petits-enfants, les accompagner au quotidien pour qu'ils surmontent eux aussi le deuil.
Les jours passent, Agnès range, trie les affaires d'Elisabeth, fait des démarches liées à la succession, s'approprie progressivement son statut de successeur testamentaire et de tutrice légale des enfants. Elle retarde chaque semaine son retour à Bruxelles, profitant inconsciemment de cette pause forcée pour faire le point sur sa relation avec Laurent, époux aimant mais infidèle.
C'est un excellent roman qui m'a totalement absorbée durant plusieurs jours. La relation mère-fille y est finement analysée. Les romans font souvent la part belle aux relations conflictuelles entre les parents et leurs enfants. Ici, l'angle est bien différent. Agnès et Elisabeth forment un couple inséparable. Bien que se voyant peu, elles échangent presque quotidiennement courriels, lettres et appels téléphoniques. Les deux femmes sont liées affectivement, intellectuellement et la distance n'y change rien. de fait, le refus d'Elisabeth de laisser physiquement sa mère entrer dans sa vie est incompréhensible. Et finalement, on s'interroge sur la nature de cet amour, de cette fusion qui empêche le manque, masque le vide ou le remplit sans qu'il y ait de place pour un Autre. Quand le « trop » d'amour devient un poison presqu'aussi puissant que le « pas assez ».
Une seule critique, malgré un style impeccable et une construction qui retient captif le lecteur, les 100 dernières pages m'ont paru longues et quelques chapitres totalement superflus.
Belle pioche que ce roman payé 2 euros chez un bouquiniste et qui n'était pas dans ma PAL 😊 !
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