Je vous propose le récit de ma véritable découverte de ce livre pour saluer ces confessions littéralement bouleversantes et ô combien intimes. Je feuilletais le récemment paru rapport de la Cour des comptes sur la situation de
Radio France, actualité oblige, et je ne vous cache pas que la tentation fut grande de profiter de cet ouvrage, certes pas tout à fait comme les autres mais que je trouve très instructif, de profiter, me disais-je, pour récolter une nouvelle première citation et percer dans le classement respectif, quand soudain, arrivé(e) au passage sur le coût, jugé exorbitant par les rédacteurs des fictions radiophoniques, mon esprit invoqua le souvenir de
Mireille Havet. C'est en effet sur France Culture que je fis la connaissance de l'écrivaine, classée aussitôt dans ma catégorie d'écorchés vifs. C'était, si mes souvenirs sont bons, en juillet 2013. Était-ce peut-être pour me rappeler que certains témoignages n'ont, de par leur exemplarité, pas de prix, que mon esprit fit cette association d'idées : coût de revient d'une fiction radiophonique – valeur littéraire et humaine du journal de
Mireille Havet ? C'est aussi pour moi l'occasion de reconnaître qu'il m'arrive de lire, l'oreille tendue, l'oeil concentré sur l'aiguille qui raccommode chaussettes et autres menues affaires. le style se prête à une lecture fragmentée, brisée par l'insoutenable. Si la
morphine a été rendue en quelque sorte célèbre par un récit de Mihaïl
Boulgakov je trouve pour ma part que les Éditions
Claire Paulhan ont eu grandement raison de faire rentrer dans la collection "pour mémoire" ces écrits. Soyez courageux et feuilletez au moins !