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Critique de Flaubauski


Hester Prynne, un nourrisson dans les bras, est mise au pilori, forcée de porter sur elle, jusqu'à la fin de sa vie, une lettre écarlate, un A, synonyme de son adultère, puisqu'elle a une enfant alors que son mari est porté disparu en mer depuis qu'il a tenté de rejoindre, lui aussi, après elle, Boston, qui est encore, à cette époque - dans les années 1640 - une simple colonie fondée par des puritains anglais qui ont fui les persécutions religieuses de leur pays. du père de cette enfant, elle ne dira rien.
Pendant des années, la jeune femme portera sa lettre, élèvera Pearl avec la plus grande humilité possible, dans la société ultra puritaine qu'elle a suivie en Amérique, jusqu'au jour où l'impensable se produit, et l'oblige à penser différemment son futur, ainsi que celui de sa fille.

Il y a quelque chose de l'apologue, très XVIIIème, dans ce roman de Nathaniel Hawthorne, de même que le style, les thématiques abordées, la narration choisie en récit enchâssé, avec un long prologue de l'"auteur" qui énonce les raisons pour lesquelles il a décidé de raconter l'histoire d'Hester, donnent un côté un peu désuet à ce roman, pourtant publié en 1850. Et la neutralité du narrateur, qui ne m'a permis, à aucun moment, de savoir s'il condamne ou cautionne ce qu'il raconte, enfonce encore le clou d'une littérature qui semble hors de son temps : il énonce, simplement des faits, et c'est à chacun d'en tirer une morale, à la manière de nombreux romans du siècle des Lumières.

Mais le personnage même d'Hester, sa transformation au fil du récit en une émancipation inattendue, qui s'accompagne d'une communion avec la Nature, dont sa fille en est, encore plus, le plus parfait symbole, nous plonge au contraire dans une littérature romantique, plus ancrée dans l'exploration d'émotions, de sentiments, de sensibilités plus primaux, et nous mène en un dénouement parfaitement logique, qui, malgré la transformation de la jeune femme, ne suffira pas à passer outre les implacables règles morales de la colonie.

Doit-on y voir une mise en abyme de la littérature, en plus d'une histoire de moeurs et de religion ? Je ne connais pas assez l'auteur et son oeuvre pour le dire, mais la richesse du roman mène notamment à ce questionnement, en plus de beaucoup d'autres, à mon sens.

Un classique que je ne suis pas mécontente d'avoir enfin lu.
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