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Critique de Osmanthe


Cette sélection d'histoires de fantômes et esprits japonais adaptée de l'oeuvre de Lafcadio Hearn se lit avec plaisir. L'aspect formel y est pour beaucoup, avec un format de type cahier A5 pratique, une couverture glacée qui donnent à cette édition un certain lustre. le dessin est remarquable de précision, avec une belle maîtrise des dégradés de gris, toute la palette est savamment utilisée pour donner à voir les sentiments et émotions des personnages.

Un secret enfoui raconte l'histoire d'une jeune femme décédée, dont le fantôme revient hanter sa chambre avec insistance. le moine dépêché sur place comprend vite qu'elle est tracassée par une lettre cachée dans une commode…

La jeune fille dans la peinture narre l'histoire d'un jeune homme qui acquiert un paravent, fasciné par l'image de la jeune beauté représentée. Il en devient fou amoureux, obsédé à s'en rendre malade. Un vieux professeur, « qui savait beaucoup de choses étranges sur les peintures anciennes et sur les coeurs jeunes » va lui donner les clés pour donner chair à son amour, modèle vivant peint par un célèbre peintre d'estampes.

Dans Nuke-Kubi, le moine bouddhiste errant Kwairyo est accueilli nuitamment dans une modeste chaumière où l'hôte et les quatre autres individus qui s'y trouvent semblent très hospitaliers. Mais après avoir prié pour eux, il découvre dans la nuit que leurs corps figés ont perdu leur tête ! Il comprend qu'il a affaire à des Nuke-Kubi, des gobelins hostiles, qui se matérialisent sans tarder par leurs têtes volantes. Elles vont le viser…Heureusement, il connaît la parade, mais devra quand même faire avec une tête qui s'accroche particulièrement !

Dans le chevaucheur de cadavre, une femme gît morte de chagrin après l'abandon de son homme…Dans ce cas, la légende dit qu'il est inutile de l'enterrer, elle serait capable de ressurgir pour assouvir sa vengeance…Et en effet quelque chose semble ne pas être vraiment mort en elle…Quand son mari revient, il sent qu'il va avoir des ennuis…Sur les fermes conseils d'un exorciste, il va devoir chevaucher le cadavre en lui tirant les cheveux en guise de rênes, et ce sans répit, sous peine qu'elle le tue. Au terme d'une chevauchée fantastique durant toute une nuit, parviendra-t-il à sauver sa peau ?

Riki-baka est un jeune homme de 16 ans qui souffre de retard mental. Il est gentil, mais fait des bêtises comme avoir mis le feu à une maison. Il meurt prématurément, et sa mère pense le faire revenir en priant et en écrivant son prénom Riki (qui veut dire fou) dans le creux de la main du défunt. Un jour, un bébé naît dans les environs avec la même inscription dans la main. Cela n'enchante pas sa famille de lire ce qualificatif de fou marquant l'enfant. Ils vont exiger de se rendre sur la tombe de Riki-baka pour y trouver le seul moyen selon eux d'effacer ce signe indésirable.

Devant le tribunal suprême met en scène Kinume, une jolie jeune femme du village de Yamadagori qui va tomber gravement malade. Pour la sauver, ses parents font des offrandes au dieu de la peste. Il la sauve, en échange d'une autre vie, d'une personne qu'elle doit lui désigner portant le même prénom. Ça, c'est ce qu'elle a vu en rêve, dans un regain de lucidité, avant de re-sombrer…Mais à son réveil trois jours plus tard, elle ne reconnaît plus sa maison et s'enfuit. Or dans l'intervalle, une Kinume du village voisin d'Utarigori et morte, comme dans le rêve ! le juge des âmes va se charger de couper la poire en deux…

Ce recueil est une souriante prise de contact avec l'oeuvre de Lafcadio Hearn et ses multiples histoires de fantômes et donne envie de le lire. Ces récits se lisent facilement, nous font découvrir quelques-uns des nombreux fantômes qui peuplent la vie spirituelle des japonais. Il manque toutefois un petit quelque chose en terme de surprise, de suspense, sur une majorité de ces histoires, dont le scénario est quand même assez prévisible et parfois un peu trop simple.
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