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Critique de Fabinou7


“Tout ce qui n'est pas littérature m'ennuie et je le hais” écrivait Kafka dans son journal.
Sadegh Hedayat qui fut le traducteur de l'auteur tchèque de langue allemande en persan ne fut pas loin de penser la même chose, l'écrivaine Cécile Ladjali relève ce point commun entre l'iranien, qui se donna la mort à Paris en 1951 et le maître de l'absurde ; autre similitude, tous deux occupaient des métiers alimentaires où ils s'ennuyaient à cent sous de l'heure, souligne t-elle.

Aucun doute, c'est leur désir de vivre que tuent les personnages de ces délicates nouvelles, d'une alchimie étrange mais efficace.

L'Homme qui tua son désir, La méprise, l'Impasse, l'Ombre du Mongol, Lâleh… Ces nouvelles oscillent entre fines touches d'ironie, carte postale d'un Iran d'avant la révolution, des invasions Mongols aux bouddhistes Barmécides, influence des années françaises d'Hedayat, et tragédie silencieuse.

L'unité du style est au service d'une variété de thèmes, de la difficulté d'être, de l'hypocrisie des hommes, de la folie qui ronge, qui corrompt, de la méprise entre les hommes et leurs envies, les faux espoirs, les indicibles désirs et l'amour qui tente d'éclore, de toutes ses forces, dans un combat sans témoin, à l'instar d'une jeune pousse tentant de se frayer un chemin par-delà les neiges hostiles du mont Damavand.

Hedayat fait la preuve par l'écrit, sans jamais laisser le narrateur s'immiscer, s'interposer ou fournir un quelconque recul, le lecteur reste seul, à portée d'épiderme, avec les personnages jusqu'au tragique.

Le style d'Hedayat, beau et froid comme le marbre, finit d'enterrer la révolte et l'injustice du destin sous une mélancolie douce et résignée… Peut-être le fameux blue(s) d'Ispahan ?

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