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Critique de AgatheDumaurier


Tout le monde aime ce livre...Tout le monde a envie de retourner à un mode de vie préhistorique ? Car c'est bien ce qui se passe ici, quand Nell renonce aux livres et à l'écriture de son cahier...On dit que c'est "magnifique" et "très beau"...Oui, quand on est bien calée dans son fauteuil sous la douce lumière électrique, le frigo bien rempli. On joue à se faire peur...Mais l'extinction de l'humanité...Le retour à la vie sauvage...En vrai, ça donne quoi ? En effet, dans ce genre de livres, qui foisonnent à l'heure actuelle, même si celui-ci a en réalité plus de vingt ans, on n'a jamais de fin, de fin satisfaisante, car c'est impossible. Nos deux soeurs ne sont qu'au début de leurs difficultés, même dans les dernières pages. Donc il me manque toujours cette fin, l' histoire poussée jusqu'au bout. Ce serait trop dur, de montrer la vie ensuite, une vie quasi animale, boueuse et froide, de cueillette et de chasse, en proie à toutes les infections ? Pas d'intérêt narratif, mais c'est pourtant la suite logique.
Donc l'histoire : deux soeurs se retrouvent seules dans une maison isolée, tandis qu'au loin la civilisation s'effondre. Comment survivre sans la technologie moderne, sans les autres qui disparaissent peu à peu ?
C'est un roman sur la haine de la civilisation, son rejet global, une tradition américaine qui vient de loin (Thoreau...) et qui nous échappe un peu, à nous Européens, il me semble. Une histoire anti-pionniers, où les Indiens n'auraient pas été massacrés, où ils auraient partagé leur savoir avec les Européens matérialistes. Leur savoir sur la forêt.
C'est une histoire de culpabilité, de honte devant la nature, ce que l'homme lui fait ...Dans la forêt, c'est le retour au bercail, à la mère nourricière, à la racine...Les deux soeurs peuvent le faire, car elles ont un lien si physique, si entremêlé de chair et d'esprit, qu'elles en arrivent à oublier qui est le corps de qui. Elles sont reliées par une sorte de cordon ombilical l'une à l'autre...C'est assez troublant et c'est très original.
L 'omniprésence de la nature, de la forêt, de la terre, des ours et des sangliers, remplace peu à peu le langage, la raison, la réflexion, pour l'instinct primaire et les liens du sang les plus proches. Ouais. On passe de Harvard à un trou dans un arbre. Ce roman est loin d'être innocent, il contient une dimension idéologique assez brutale, à laquelle je n'adhère pas, personnellement. D'où les trois étoiles.
Trois étoiles parce que c'est très bien écrit, très prenant et incite à la réflexion, mais ne le lisez pas les yeux fermés.
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