AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Blok


Blok
02 décembre 2023
JLaure Heinich est avocat pénaliste et a publié, outre le présent livre, deux esssais portant sur l'exercice de sa profession. Corps défendus constitue son premier roman, dont le sujet est en rapport direct avec sa profession.
La narratrice, comme elle, est avocate. Pour un premier roman se pose toujours la question du caractère autobiographique de l'oeuvre, a fortiori iici.
Attendu l'absence d'éléments biographiques publics sur Madame Heinich, la question demeure évidemment en suspens.
On peut simplement constater qu'auteur et narratrice exercent la m^me profession et ont sensiblement le même âge.
Ce livre m'a a attiré parce que son argument m'a rappelé celui de la Décision, l'ouvrage de Karine Tuil; et le rapprochement n'est pas abusif, il s'git dans les deux cas d'une femme juriste, sensiblement du même âge, dont la vie privée se mêle à l'affaire judiciaire privée; là s'arrête les ressemblances, puisque l'héroïne (triste héroïne, à mon avis, mais c'est une autre histoire) de la décision est magistrat et qu'elles se trouvent donc des des côtés opposés de la barre qui sépare le tribunal des autres protagonistes de la scène judiciaire.
Ces deux femmes ont à peu près le même âge, sont chacune à un tourment de leur vie, et s'occupent d'une affaire qui les ébranlent profondément.
Mais les affaires traitées sont très largement différentes; l'héroïne des Corps défendue plaide pour la partie civile dans une affaire révoltante de viol suivi de meurtre; pourtant, et bien qu'elle ne trahisse pas sa mission, en son for intérieur elle trouve au coupable de multiples circonstances atténuantes.
Le lecteur est sans doute censé partager ce sentiment, mais c'est loin d'être mon cas.
Cet aspect du livre m'a profondément déplu; si dans certains cas, un vol, et même un meurtre, peut être excusable, et même justifiable, ce n'est jamais le cas d'un viol, a fortiori suivi de meurtre; l'idée même de circonstances atténuantes en la matière est obscène.
Et même à ce sujet. L'auteur veut nous faire pleurer sur l'assassin, à cause de son enfance. Mais qu'est ce qu'elle a, son enfance ? Il n'a été ni violé, ni battu, ni affamé, ni privé de soins Et sa vie qui sera gâchée par la condamnation. Et la vie de la victime, de son amante, de son père, de sa mère, elle ne l'est pas, gâchée, peut-être ?
Malgré tout le livre vaut mieux que l'indignation qu'il suscite chez moi, et l'héroïne est finalement attachante, même si elle m'énerve
Commenter  J’apprécie          61



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}