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Critique de morin


Dans cet ouvrage l'auteure Nathalie Heinich, fille de Lionel Heinich et de Geneviève Creuzet, nous raconte ses origines familiales paternelle et maternelle.
A la fin du 19eme siècle, son arrière-grand-père Jacob Benyoumoff, juif originaire d'Ukraine, chassé par les pogroms, émigre avec sa famille. Après un séjour d'environ 6 ans à Oran, ils arrivent à Marseille. Jacob est désigné comme "casquettier" (fabriquant de casquettes). C'est le début de la saga des Benyoumoff. A la veille de la deuxième guerre mondiale, la famille a fait fortune dans le "schmattès" (la confection). Certains membres de cette familles seront victimes de la déportation des juifs, notamment les grands-parents de l'auteure Bentzi et Jeanne.
Au lendemain de la guerre, Lionel, après s'être rêvé journaliste, devient directeur de l'usine familiale. Il a vingt-deux ans lorsqu'il rencontre Geneviève.

Si la famille paternelle a eu sur le plan social une trajectoire ascendante, celle de la famille maternelle a plutôt vécu une trajectoire en déclin.

Au lendemain de la guerre de 1870, la famille Lambs émigre vers Paris : Alsacienne et protestante, elle quitte l'Alsace après son annexion par l'Allemagne. Fin des années 1930 Serge et Madeleine s'installent à Marseille. Serge exerce alors le métier de représentant en cravates et chemises.

Lionel (juif) et Geneviève (protestante) se marient le 4 août 1950 à la mairie de Marseille, en l'absence des parents opposés au mariage mixte, et sans contrat de mariage pour la plus grande fureur de Lazare, père du marié.

Si j'ai apprécié le travail de recherche effectué par Nathalie Heinich pour reconstituer sa généalogie (assez compliquée, je me suis parfois perdue entre toutes les générations, les frères, soeurs et cousins ...) j'ai fermé ce livre avec sentiment de tristesse particulièrement devant le destin des femmes de ces familles. Pour certaines d'entre elles l'amour n'a joué aucun rôle dans leur mariage, les conjoints étant choisis par les parents, et pour d'autres la maladie et la mort en ont bouleversé le cours normal. Seuls Bentzi et Jeanne semblent avoir connus une vie conjugale heureuse, malheureusement terminée tragiquement.

Le texte de l'auteure est complété par une très nombreuse documentation (photos, schémas, cartes, copie de correspondance et autres pièces) particulièrement intéressante.
Ce livre est également intéressant compte tenu du contexte actuel sur l'émigration. La famille Benyoumoff notamment est exemplaire sur une intégration réussie. Deux des fils de Jacob sont mort "pour la France" au cours de la première guerre mondiale.

Merci à Babélio et aux éditions Les Impressions Nouvelles de m'avoir adressé ce livre.
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