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Critique de Pavlik


Pavlik
30 décembre 2020
Une oeuvre polémique que ce "Starship Trooper", qui se vit attribuer le prix Hugo en 1960 et qui fut adaptée au cinéma par Paul Verhoeven, en 1997.

Le récit est à la première personne et nous narre la formation militaire du jeune Johnnie Rico, au sein de l'infanterie mobile, un corps de soldats armés de scaphandres militaires équipés de charges nucléaires et décuplant leurs capacités physiques. L'armée de la Fédération Terrienne est engagée dans une guerre sans merci contre les Arachnides, une race extraterrestre insectoïde très agressive. Les combats ont lieu sur divers planètes, qu'il convient de nettoyer de la vermine Arachnide.

Il est intéressant de remettre ce roman dans son contexte de production, c'est-à-dire la fin des années 50, aux USA, en plein maccarthysme, tandis que la guerre froide est à son apogée. Alors qu'aux Etats-Unis, des voix s'élèvent pour réclamer l'arrêt des tests nucléaires, Heinlein décident de répliquer en apportant son soutien à la mouvance conservatrice, qui réclame toujours plus d'armement et une position dure vis-à-vis de l'URSS.

Il rédige ce roman dans ce but. La visée politique de l'oeuvre est donc manifeste. Y sont mises en avant les vertus du patriotisme, de l'ordre (incluant peine de mort et châtiment corporels), de la formation militaire et de la virilité. Y sont attaqués le communisme et le pacifisme béat. Ce que pense Heinlein, c'est que la guerre est inévitable et qu'il faut mieux s'y préparer si l'on souhaite défendre son modèle de société.

Dire que ce roman est fasciste me semble exagéré mais il est clairement très conservateur. Je suis le premier à dire que la SF a souvent une portée politique (dépeindre un futur possible pour critiquer le présent) et c'est quelque chose que j'apprécie. Ce n'est donc pas ceci que je reprocherais à ce roman, quand bien même ses idées ne vont pas dans le sens des miennes, ceci me paraît relever du plus élémentaire respect de la liberté d'expression. Et puis je n'oublie pas que l'Amérique, à travers Joe Haldeman, a également produit "la Guerre Eternelle"

En fait, la note reflète simplement le fait que c'est quand même un peu chiant de se taper des pages et des pages d'instructions militaires, puis de combats, quand on a affaire à des personnages sans consistance, quand peu d'émotions transparaissent, quand le "fun" ou l'épique sont absents, bref, quand la valeur littéraire ou la capacité de divertissement sont faibles. Et je ne parle pas non plus de l'absence de finesse de l'auteur pour faire passer ses idées (ni métaphore, ni allégorie, ni symbole). On est presque, finalement, en présence d'un manifeste légèrement romancé.

C'est rare, mais pour le coup, j'ai préféré le film au livre.








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