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Critique de BazaR


Ma première réaction à ce roman est : il y a tromperie sur la marchandise.

J'avais évidemment en tête le film Starship Troopers, bien que j'aie été averti par la communauté babeliote de la distance avec le roman original. Je m'attendais cependant à un roman de science-fiction distrayant.
Au lieu de cela j'ai lu un essai sur l'instruction militaire valable pour toutes les époques et abordant des sujets sociaux actuels tels que le rôle de la punition dans l'éducation et les faiblesses d'un gouvernement démocrate qui ignore la notion de devoir.

Parlons d'abord de l'habillage SF. En fait j'ai retrouvé de nombreux éléments et scènes présents dans le film. Les débuts et les fins des deux oeuvres collent bien. La guerre contre les Punaises – cette espèce construite sur le modèle d'une fourmilière et qui rappelle les Doryphores de Ender - est bien l'arrière-plan du roman. Les personnages – Rico, Carl, la belle Carmen – sont bien là même si, hormis pour Johnny Rico, leur rôle est négligeable. Ne sont présents dans le livre ni le triangle amoureux Carmen / Rico / Flores ni l'invasive super CNN gonflée à la pub et à la guerre en direct. Il y a de sacrés scènes de batailles, toujours vues du point de vue de Rico donc d'un soldat sur le terrain. Elles sont cependant difficiles à suivre, centrées sur les mouvements d'un peloton de l'infanterie que je n'ai pas toujours compris. Bon, ça défouraille quand même pas mal.

Mais comme je l'ai dit tout ça n'est qu'un habillage pour un essai sur l'instruction militaire qui enseigne la notion de devoir, voire de sacrifice, et forme ainsi les seuls citoyens véritablement responsables et donc aptes à posséder le droit de vote. Je dis bien un essai car c'est assurément la pensée de l'auteur qui est exprimée au travers des cours des professeurs de Rico. Ces profs ne sont que des marionnettes de papier sans épaisseur. Ils n'ont pas d'autre opinion que celle de leur Deus ex Machina, j'ai nommé Heinlein.
On pourra facilement se laisser aller à dire que son discours est réactionnaire. Je pense qu'il l'est dans la mesure où il s'oppose à certaines idées progressistes modernes telles que l'abandon de la punition corporelle pour l'éducation des enfants ou de la peine de mort. Il s'oppose au mouvement ; c'est donc une « réaction ». Mais je ne donne pas à ce mot un sens péjoratif car les arguments choisis trouvent un écho certains sur des choses que je n'aime pas dans le monde contemporain.

Par exemple le prof monsieur Dubois (une des marionnettes pour le discours) dit à propos des délinquants juvéniles : « La moyenne d'âge des plus dangereux était inférieure à celle de cette classe… La police arrêtait souvent ces jeunes... Est-ce qu'on les grondait ? Oui, et plutôt méchamment. On leur mettait le nez dans leur faute ? Rarement… Est-ce qu'on leur donnait la fessée ? Bien sûr que non ! Pour la plupart, dans leur plus jeune âge, leurs parents ne les avaient jamais corrigés. A l'époque, on croyait couramment que le fait de frapper un enfant, de le punir physiquement, pouvait causer des troubles psychiques permanents. »
Ça ne vous rappelle pas le débat très contemporain : « pour ou contre la fessée » ? Je n'ai pas la solution à ce problème mais perso je déteste voir des bandes de jeunes se balader impunément en volant et agressant tout un chacun. Et j'ai souvent la pensée, lorsque j'en croise, « il y a des gifles qui se perdent ! ».


Je pourrais continuer mais je deviens trop sérieux et ce n'est pas le lieu. Ce livre incite au sérieux. J'espère que mon prochain livre de SF sera moins « prise de tête ».
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