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Critique de Tesrathilde


Bienvenue dans un futur un peu barré, qui ressemble fortement au monde d'aujourd'hui en juste un petit peu plus développé : l'Europe forme à présent un conglomérat géo-politique avec l'Asie, les émissions de télé-poubelle marchent toujours aussi fort, et pour faire tourner ces dernières mon premier (et le reste du monde) louent aux grandes chaînes de médias des clones reconstitués de personnalités (historiques, politiques, culturelles ou autres) afin d'organiser des interviews ou rencontres diffusées en direct.

Un truc bête m'a dérangée, ce sont les noms : Shakira m'a fait penser tout du long à la chanteuse, je voyais Cusco comme le lama/empereur de Disney (malgré une orthographe différente), et Georges Bauer me rappelle trop Jack Bauer. Peut-être était-ce une volonté de la part de l'auteur, peut-être n'étais-je pas dans les meilleures dispositions pour lire ce livre actuellement (mon cerveau surchaufferait-il dans les transports en commun ?), et sûrement le peu de développement de chaque personnage ainsi que la forme brève du texte ne m'ont pas aidé à dépasser ce cap.

Je dois dire aussi que si ma lecture a été intéressante, entre l'idée des zombots et le discours à la fois sur l'éthique, la folie de l'audience des médias et quelques aspects politiques, je ne ressors pas enchantée non plus : l'univers des médias, en particulier de la télévision, n'est pas quelque chose qui me fait trop rêver, et suivre une présentatrice et son assistant ne m'intéressait pas plus que ça. de plus je n'ai pas eu non plus l'impression d'apprendre tant de choses que ça, Heliot semblant plus se focaliser sur la superficialité de Shakira, le culte de l'apparence de tout le monde, la tension et le stress que ressent Cusco.

Je dois dire que l'auteur m'a fait ressentir un certain malaise à plusieurs reprises, et je pense que c'était voulu. Si la narration générale n'a pas eu d'effet très positif sur moi elle a toutefois eu un minimum d'effet tout court, donc je ne peux pas non plus simplement dire que ce livre m'a laissée de marbre.

Je n'ai pas eu non plus de coup de coeur ou de sympathie pour beaucoup de personnages – à l'exception du pauvre clone d'Hitler qui n'avait rien demandé à personne et se retrouve pris en otage à plein de niveaux (réel / dans l'émission / au niveau politico-légal). Là aussi je ne sais pas s'il s'agit uniquement de mon ressenti personnel ou si l'auteur a dosé ses personnages et situations pour que le lecteur puisse se dire qu'en fait de toute l'intrigue (le clone d')Hitler apparaît comme le personnage le plus humain. Peut-être. Il rappelle de plus à plusieurs reprises qu'il n'est qu'une pâle copie et que son caractère ni ses convictions ne reflètent ceux de son original, et dans ses paroles et actions m'a paru nettement plus sympathique, plus sain à vrai dire que la cohorte d'individus corrompus et assoiffés de notoriété, ou asservis et abrutis, qui défilent autour de son enlèvement.

Si le monde des médias vs les politiciens est traité avec pas mal de détails qui je trouve le rendent plutôt crédible j'ai en revanche un peu regretté les séquences assaut/enlèvement qui regorgeaient de clichés et d'enchaînement de scènes auxquelles je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt. Là encore je ne sais pas trop s'il s'agissait pour Johan Heliot de créer une sorte de pastiche de scènes d'action. En tous cas j'ai trouvé que c'était un peu trop ridicule à certains moments.

Cependant si je n'ai pas été sensible à toutes les ficelles que semblaient manoeuvrer l'auteur il m'a quand même bien fait rire à plusieurs moments, comme le choix de l'otage zombot basé sur le poids (le Führer = crevette à côté du King)

Juste assez déjanté pour que ça marche, mais un poil trop pour que j'accroche totalement.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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