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Critique de bobfutur


Parlons de ce grand classique — de ces livres dont la critique n'est jamais chose aisée — sorti en France en premier lieu sous le nom de "L'attrape-nigaud", avec la traduction de Pierre Singer. Je n'ai pas trouvé d'article qui la compare avec la nouvelle traduction de Brice Matthieussent (1988).
...
Embarquement pour l'absurde, ce livre est à première vue l'un des plus drôles jamais ouverts; certains passages m'ont littéralement fait tomber de ma chaise. L'humour — ce formidable et ô combien difficile moyen de s'interroger, de dénoncer, etc. — est ici source de répétitions, transposition à l'infini de dialogues et de scènes ubuesques, introduisant sans cesse de nouveaux personnages, représentant des archétypes d'homme en société, plus ou moins identifiables à mesure que l'histoire revient sur chacun d'entre-eux.
Au fur et à mesure du livre, alors que l'histoire s'assemble à force de va-et-viens temporels, que les chapitres se concentrent sur un personnage à la fois, que l'absurde parait, à dessein, de moins en moins drôle, l'aspect tragique — de celui qui fait serrer des dents face aux veuleries et injustices humaines — prend son envol.
La gentille folie du début devient simple noirceur, et le talent de l'auteur pour nous culbuter de l'un à l'autre est manifeste, tant l'on s'aperçoit que la bascule est artificielle, le tragi-comique n'étant pas atomisable.
La nécessaire indignation devient résignation, le rire jaune, le folie raisonnable. L'absurde comme outil pour exploser la morale.
Un classique à la hauteur de sa réputation.
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