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Critique de Korax


Dans les toutes premières pages du livre, on tombe sur le passage suivant :
"Le comique de ces chevaux n'est pas dans le moment de leur mort ; la mort n'est pas comique ; elle donne une dignité temporaire aux caractères les plus grotesques, bien que cette dignité s'en aille une fois la mort venue. le comique réside dans les étranges et burlesques accidents viscéraux qui surviennent. Il n'y a, certes, rien de comique, selon nos critères habituels, à voir un animal vidé de son contenu viscéral, mais si cet animal, au lieu de faire quelque chose de tragique, c'est-à-dire empreint de dignité, galope avec un air roide de vieille demoiselle autour d'une piste en traînant le contraire des nuées de la gloire derrière lui, c'est aussi comique lorsque ce qu'il traîne est réel que lorsque les Fratellini en donnent une parodie burlesque où les viscères sont représentés par des rouleaux de pansements, des saucisses et d'autres choses. Si l'un est comique, l'autre l'est ; l'humour vient du même principe. J'ai vu cela, les gens courant, le cheval se vidant, les éléments de sa dignité périssant l'un après l'autre à mesure que se dévidaient et traînaient ses valeurs les plus intimes, dans une parodie parfaite de tragédie. J'ai vu ces… appelons-les déboyautages, c'est le pire mot, à des moments où, en raison de leur à-propos, ils étaient très drôles."
Après une telle entrée en matière, on n'a guère envie d'aller plus loin. Hemingway est un peu à la souffrance animale ce que Céline est à la tragédie du peuple juif.
Il s'est suicidé, d'un coup de fusil de chasse, en 1961. Les chevaux (et les taureaux) ont trouvé ça comique et très drôle. Ils n'avaient pas autant rigolé depuis longtemps.
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