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Critique de keisha


keisha
26 septembre 2008
De façon claire et lisible, souvent personnelle, elle ne craint pas d'aborder tous les sujets : maltraitance des personnes âgées, sexualité aussi, maisons de retraite, "et si j'étais atteinte de la maladie d'Alzheimer ?", euthanasie, accompagnement des mourants ... . On croise des soignants et des personnalités comme Soeur Emmanuelle et Stéphane Hessel. Et avec lucidité elle nous explique comment "bien vieillir sans pour autant devenir vieux."

Un extrait du livre :
Florence Deguen, journaliste, décrit ainsi une des scènes les plus émouvantes d'un film tourné en 2006 dans une maison de retraite :
Jeanne est une vieille dame de quatre-vingt-neuf ans qui n'a pas bougé de son lit depuis un an et demi. Elle a les yeux presque toujours clos, les genoux repliés en position foetale, elle ne réagit plus à rien, est nourrie de force ... Jusqu'à ce qu'une aide-soignante formée à l'humanitude vienne la chercher au fond de son lit. Durant trois longues minutes, la jeune femme s'acharne dans le vide, d'une vois douce, visage à hauteur du masque clos de la vieille dame. "Jeanne, s'il vous plait, je suis une amie, ouvrez les yeux ..." Jeanne résiste, murée dans sa fixité effrayante. La main de l'aide-soignante caresse l'épaule, sa voix appelle encore, et encore. Et puis soudain, les paupières de Jeanne papillonnent, hésitent, s'ouvrent. Ce n'est pas encore un regard humain, juste deux yeux vagues surpris d'être tirés de leur léthargie. Ils accomodent mal, mettent quelques secondes à rencontrer vraiment le regard de l'aide-soignante. Dès lors, Jeanne va doucement revenir à à la vie ...se redresser dans son lit ... se laisser laver, accepter de manger assise, prononcer ses premiers oui et non depuis un an et demi, et même remarcher ... Avant de lâcher dans un souffle à l'aide-soignante ... "je t'aime".

Il ne faut pas craindre d'aborder cette lecture, car on en ressort finalement les pieds bien calés dans la vie et décidé à se préparer dès aujourd'hui à demain.

"On ne peut prétendre à une vieillesse sereine et lumineuse sans avoir fait le deuil de sa jeunesse et médité sur la mort à venir. "

"Il est étrange qu'aux deux bouts de la vie la nature ait prévu un temps où l'être humain est dépendant des autres, si dépendant qu'il n'a pas d'autre choix que de se laisser porter avec confiance. (...) A la fin de notre vie, nous voilà, pour beaucoup, à nouveau, en partie ou totalement dépendants de l'autre humain. du moins, suffisamment diminués pour avoir besoin d'aide. Mais, cette fois-ci, nous sommes conscients, et il nous appartient soit de refuser cet état, de nous replier sur nous-mêmes et de souffrir, soit de l'accepter. (...) C'est lorsque nous ne pouvons plus rien "faire", que nous pouvons accéder à la liberté suprême, celle '"être".
http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-22121435.html
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