AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ster


ster
17 février 2013
Un album où l'image et le texte se lient et se lisent de toutes les façons.
"Je t'aime tellement que..." m'a fait penser un tout petit peu à « De quelle couleur est le vent ? » précédent album, l'un comme l'autre tentent d'attraper ou de rendre compte de l'insaisissable, de « l'impossible à dire, écrire, peindre ».
C'est mission réussie car j'aime tellement « Je t'aime tellement que ...» que je pourrais dormir avec lui si j'étais encore une petite fille.
Pour aimer « Je t'aime tellement que ...», il faut être un adulte capable d'être complètement enfant c'est-à-dire capable de ne pas tout comprendre mais d'être heureux tout en se sentant petit dans la langue de l'image et du texte. Ou alors il faut être un enfant pris sur les genoux d'un adulte qui explique que ce n'est pas grave de ne pas tout comprendre parce que ce qui compte c'est d'abord de sentir.
C'est un livre qui s'autorise beaucoup, qui est comme une caresse et qui entrechoque les pages entre elles avec des couleurs-surprise.

« Je t'aime tellement que le jour est tamisé de lumière haricot. » Avez-vous déjà vu une lumière haricot ? La lecture de cet album est faite pour les enfants et les adultes suffisamment malicieux pour accepter ou chercher une lumière haricot. Si vous acceptez d'être désarçonné par ces pages qui ne sont pas sages comme des images, vous trouverez des rires, des couleurs, des trésors. Par exemple, il y a une chaise géante et un personnage debout, debout et tout petit sur la chaise. Moi, je trouve ça bien. Mais lorsque je lis « le lointain s'est fiché, pile, vertical, au milieu de moi », je me dis, c'est de la poésie et les enfants risquent de tomber du livre sauf si on les a bien installés sur nos genoux d'adultes et que l'on prend le temps de traduire avec nos mots à nous. L'important c'est d'être avec l'image et le texte, pas de tout bien comprendre, l'important c'est d'être enfant.

Une avant dernière chose, avant de vous souhaiter de très très beaux voyages que j'imagine volontiers assez différents des miens : du point de vue du texte et uniquement de ce point de vue, cet album de l'auteure m'a semblé le plus abouti de tous ceux que j'ai pu lire, véritablement magnifique. Une dernière chose à vous dire : c'est une oeuvre immensément poétique, si vous vous sentez l'âme vagabonde et si vous aimez les rencontres improbables, le choc de l'imprévisible, allez-y, vous avez un rendez-vous d'amour.


Voici quelques notes au fil de ma dernière lecture pour que vous puissiez imaginer mon voyage, vous en ferez un autre.
« un personnage se cache dans l'image »
« il y a souvent quelque chose de caché dans l'image que l'on n'avait pas « lu » la première fois»
« du rose lait fraise »
« on dirait des haricots dans la terre »
« on dirait des tortues, ces artichauts »
« une femme pingouin, un hublot »
« elle (un des personnages) est toute petite au milieu des feuilles immenses »
« j'aime bien la robe des oiseaux. j'adore leur robe, ce rose et ce vert, j'en voudrais une pareille»
« ils ont l'air d'être assis sur une pomme, naturellement »
« ils voyagent au milieu des nénuphars avec les grenouilles »
« c'est vrai qu'on peut avoir un « rire d'eau »
« ce qui est bien, c'est que c'est parfaitement gribouillé. gribouillis attentif. et puis les couleurs surtout. les verts algue, les verts d'eau... »
« on dirait de la buée ou que l'image est derrière l'image, on a besoin de toucher la carte derrière le papier glacé»
« oh, ils (les personnages) sont tout là haut, je ne les avais pas vus»
« elle a un cheval-poisson. à dos de poisson, c'est beaucoup mieux »


Chronique réalisée dans le cadre de Massecritique, un très grand merci à Babelio et aux éditions Casterman.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}