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Critique de Flodopas78


Dans la nuit de Noël, Nicolàs âgé de 18 ans tue sa soeur aînée Rosi puis se suicide en se jetant dans un ravin. Vingt ans plus tard, son meilleur ami, devenu universitaire et écrivain, se souvient. Que s'est-il passé réellement cette nuit-là ? Après une amnésie de plus de 20 ans, l'auteur se tourne vers son passé pour tenter de comprendre pourquoi l'ami de son enfance a commis cet horrible meurtre. Alternant la reconstitution du passé et la progression de son enquête, l'auteur nous fait partager ses questionnements, ses peurs et ses doutes quant à la légitimité d'écrire sur ce crime sanglant. Progressivement, il se rend compte que la question du pourquoi importe peu. C'est finalement le processus libératoire de l'écriture qui permet à l'écrivain de mettre des mots sur ce qu'il a vécu, adolescent, et qu'il avait occulté pendant plus de vingt ans. Puis il prend conscience que dans la reconstitution des évènements, Nicolàs a éclipsé la victime, que Rosi n'a pas d'identité propre. Toute l'enquête s'est focalisée sur le meurtrier laissant dans l'ombre cette jeune fille arrachée à la vie d'une façon dramatique. L'auteur s'attache à rendre un visage à Rosi et ce faisant, il passe au-delà des apparences, là où tout n'est que souffrance : celle de la famille et des amies qui n'en finissent pas de vivre avec cette violence qui leur arraché un être cher. Peut-on aimer sans pardonner se demande l'auteur.
Renonçant à consulter le dossier judiciaire, il met fin à son enquête et laisse partir les fantômes du passé, là où ils appartiennent, dans ce Verger de Murcie où les citronniers continuent de fleurir et d'embaumer l'air du soir.
Roman méditatif, Vingt ans plus tard est un travail sur la mémoire et l'impossibilité de faire revivre le passé. « Les mots échouent toujours, l'écriture n'arrive jamais au fond des choses ».

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