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Critique de Crossroads


Je connaissais sweet sixteen, de Billy Idol.
Je découvre celui d'Annelise Heurtier, inspiré de faits réels.
C'est pas pour dire, Billy, mais niveau ambianceur, tu te poses bien plus là.

Aaaah l'Amérique.
Le sud, plus précisément. Pas celui de Nino, non. Celui apparenté à la culture d'un racisme violent et assumé qui aura fait ses preuves tout au long de l'histoire états-unienne.
Nouveau lamentable fait d'armes avec cette rentrée scolaire mémorable de 1958 sise dans le plus prestigieux lycée d'Arkansas.

On y est.
La mixité est décrétée.
Blancs et noirs partageront désormais les mêmes bancs d'école.
Mais il est évident que pour certains, ce sera un p'tit plus délicat d'appréhender cette nouvelle année scolaire.
Notamment pour ces neuf noirs devant faire face aux 2500 blancs plus que réticents à l'idée de devoir partager leur quatre heures à moteur.

Par le prisme de deux étudiantes emblématiques, Molly et Grace, Annelise Heurtier dissèque tragiquement le processus de non-intégration initialement promis à ces neufs aventuriers de l'extrême.
D'autant plus tragique qu'elle focalise sur les agissements d'une jeunesse censée être porteuse d'espoir alors qu'elle ne fit que recracher furieusement une haine ancestrale et familiale savamment entretenue.

Naît-on raciste ?
Je ne le pense pas.
On le devient à force d'inéducation forcenée, de peur irraisonnée et de bêtise fortement ancrée dans l'ADN parental.

Sweet sixteen est un cri.
Un hurlement de terreur journalière et de souffrance récurrente subie par des êtres qui n'aspiraient qu'à une seule chose, la reconnaissance de ce qu'ils sont et non de ce qu'ils incarnent au nom d'une bien triste et sanglante Histoire.

Si les lueurs d'espoir existent, elles demeurent bien fluettes mais suffisamment ténues pour nourrir la vision certainement idyllique d'un monde bien plus équitable.

Il semblerait que les agissements de certaines forces de l'ordre envers la communauté noire tendraient, aujourd'hui, à faire sortir les mouchoirs plutôt que les cotillons.
Long is the road...

Édifiant...
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