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Critique de Blackbird


Un gros coup de coeur pour cette histoire inspirée de faits réels. Nous sommes plongés à la fin des années 50 dans une Amérique encore très conservatrice : Arkansas en 1957. Nous suivons deux jeunes filles juste avant leurs 16 ans : Molly et Grace. Un loi vient d'être promulguée : la fin de la ségrégation dans les lycées. Neuf adolescents noirs dont Molly se portent volontaires pour tenter l'expérience. En parallèle, Grace, blanche de peau, mène sa vie sans soucis entre ses amis, les robes, les bals, les premiers amours et ses idoles telles qu'Elvis Presley.

L'expérience va s'avérer très difficile même violente pour les neufs adolescents noirs : ils sont plongés au beau milieu de deux mille cinq cent lycéens blancs qui leurs sont farouchement hostiles : les insultes, les humiliations et les coups fusent et deviennent le lot quotidien de ces neufs malheureux que rien ni personne n'épargne. Leur intégration est d'autant plus cruelle qu'ils sont dispersés dans différentes classes et se retrouvent seuls contre tous.

Le contraste entre l'univers de Molly et celui de Grace nous frappe en plein coeur dès le début.
Grace mène une existence insouciante où ses seules décisions à prendre sont quelle couleur pour sa robe, comment se coiffer, quelle attitude adopter pour que Sherwood la remarque enfin et l'invite au bal de fin d'année. Cependant cette frivolité va vite quitter Grace quand elle va se rendre compte qu'elle adhère de moins en moins aux thèses ségrégationnistes de ses amis dont elle soupçonne certains d'appartenir au Ku Klux Klan.
Le quotidien de Molly est beaucoup plus compliqué et même parfois douloureux : entre l'épicier qui lui répond qu'il n'a plus de lait à lui vendre alors que son étalage en est plein, le Ku Klux Klan qui enflamme une croix dans son jardin, les coups et les blagues barbares dont elle est victime au lycée, la douce Molly n'est pas épargnée par la vie. Pourtant elle est courageuse et ne perd pas espoir face aux actes inhumains et violents des blancs.

Ce livre est une véritable ode à la tolérance, c'est ce terme qui me vient à l'esprit à la fin de ma lecture. Malgré ses passages parfois très durs où l'auteur parvient à retranscrire la brutalité dont peuvent faire preuve les blancs et l'atmosphère effrayante de cette période houleuse de l'histoire de l'Amérique. A cette époque les noirs étaient appelés nègres, ils étaient tenus d'utiliser des toilettes, des restaurants, des cinémas séparés, les rumeurs disaient qu'ils transmettaient des maladies c'est entre autre pour cette raison que les piscines ne leur étaient ouvertes que la veille du nettoyage.
J'aime à croire que ces idéologies sont loin derrière nous malheureusement la proéminence de certains partis politiques prouve le contraire. Comme Annelise Heurtier le dit si bien : "La stupidité est la chose la mieux partagée au monde"
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