AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nymphea


Comment dire ? Comment décrire ce que je ressens ?
Les mots s'emmêlent dans mon esprit.

Ce roman, qui se passe dans les années 50, est à la fois un témoignage, un documentaire et une fiction. D'habitude, je ne lis pas ce genre de livres, par manque d'intérêt pour la chose. Eh bien, je peux vous dire que je suis bien contente d'avoir lu celui-ci ! Il est révoltant. En sortant de ma lecture, mon cerveau est encore en ébullition : comment ÇA a pu se passer ? Mais merde quoi ! C'est horrible ! Traiter des êtres humains de la sorte... pire que des animaux... « La stupidité était la chose la mieux partagée au monde ». Cela n'a jamais été aussi vrai.

En fait, Sweet sixteen nous bouscule. Il nous fait voir la violence des gens dans ces années-là, il nous montre jusqu'où ils pouvaient aller. Que oui, ça a bien existé. Ainsi que la terrible, terrible injustice qui régnait entre noirs et blancs. Et quand on pense que maintenant, un président noir est à la tête des Etats-Unis... Je ne cesserai d'admirer le courage qu'on eu ces neuf étudiants.

Cette histoire peut être destinée à des adolescents, aussi bien qu'à des adultes. Vous lirez cela sans problème. le côté fictif de ce témoignage plaira à tous. Sweet sixteen est comme un cours d'histoire : il nous apprend notre passé commun sur une courte période (ici, une année), alors même que nous savons ce qui s'est passé par la suite. N'oublions pas : ce sont ces "petits" événements, tels Rosa Parks ou l'obstination du président Eisenhower, qui permirent, lentement mais sûrement, une révolution noire de monde.

Ce livre est court, il va droit au but. Pas de détails inutiles. On sent que l'auteure reste neutre, pour nous permettre de forger nos propres avis et questionnements. D'où tout le pouvoir d'Annelise Heurtier : du début à la fin, elle nous tient. du premier au dernier mot, je n'ai eu cesse de me demander : "Et moi qu'est-ce que j'aurais fait à la place des blancs ?". Telle est la question. Je suis révoltée, révoltée, révoltée par rapport à cette haine envers les noirs, ces nombreuses balivernes proférées pour les isoler. Mais ça, c'est maintenant, au troisième millénaire. Il y a seulement 50 ans, comment aurais-je réagi ? Les enfants sont nés avec cette idéologie-là : les noirs puent, les noirs sont dangereux, les noirs sont inférieurs. Comment ne pas penser comme ses prédécesseurs lorsqu'on nous inculque cela dès notre plus jeune âge ? Dans Sweet sixteen, Brook en est l'exemple parfait : sa mère est à la tête de la Ligue des mères blanches (quel nom, mon dieu !). Bien évidemment, Brook milite à l'école en distribuant des tracts pour "dégager les noirs du lycée", en participant aux fréquentes réunions de sa mère, en parlant de sa domestique noire, Martha, comme à un chien : « Ça lui donnera l'occasion de bouger son gros derrière ! ». Elle, elle a l'impression de se battre pour la juste cause. Nous, on n'a qu'une envie : frapper sa petite face de blanche (et pourtant je suis blanche, attention).
Alors, qui a raison ? Qu'auriez-vous fait à la place des blancs à cette époque ? Et des noirs ? Heureusement que depuis, les choses ont largement bougé (mais malencontreusement pas assez).


Ce roman est A LIRE, car il présente de nombreux enjeux, aussi bien culturels que littéraires. J'espère vous avoir convaincu...



~ Ecrit par une (petite) fille de 15 ans qui a son propre avis.
Commenter  J’apprécie          442



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}