Les Chrétiens en Orient

Les libertés de conscience et d'expression [...] peuvent apparaître comme une menace pour l'identité chrétienne car, comme en Europe, elles conduisent à la sécularisation et la désaffiliation des individus. (excipit, p.124)

Toutes les Églises [d'Orient], excepté la copte orthodoxe, ont aujourd'hui plus de fidèles en exil que dans les pays d'origine. (p.116)

A partir des années 1970, l'étouffement politique et social imposé par les régimes autoritaires, combiné à la diffusion d'un islam fondamentaliste, amena les chrétiens à se replier sur la famille et l'église et à affirmer davantage leur identité et leur foi. (p.113)

Au XIXè siècle, les mythes collectifs, alimentés par l'imaginaire historique européen, savant ou populaire, se renforcèrent et se multiplièrent, contribuant à éveiller les consciences communautaires ou nationales naissantes et à ethniciser les groupes confessionnels. (pp.83-84)

Alors que jusqu'aux Croisades, l'Occident se mettait à l'école de l'Orient, à partir de l'Humanisme et des Réformes protestantes et catholiques du XVIè siècle, le christianisme oriental apparut comme dégénéré, s'étant coupé de ses sources intellectuelles et s'étant corrompu par ignorance, ou par contact avec le schisme, l'hérésie ou l'infidélité. (p.82)

Dans l'ensemble, la période du Xè au XVè siècle est marquée par le recul du christianisme [en Orient]. (p.66)

Entre le XIIIè et le XVè siècle, une conscience identitaire, spirituelle et politique, fortement latinophobe, se forgea peu à peu chez les Grecs, en particulier ceux d'Asie, et prépara les esprit au ralliement à l'ordre ottoman. (pp.58-59)

Les chrétiens pourraient s'enorgueillir d'avoir constitué un conservatoire des sciences antiques en arabe, dans lequel l'Occident allait puiser à partir du XIIIème siècle, notamment en redécouvrant Aristote. (p.53)

Malgré les tentatives régulières de l'intégrer dans l' institution ecclésiale, le monachisme oriental a gardé, jusqu'à nos jours, son caractère individualiste, sans ordre monastique organisé, sans règle homogène et sans la tutelle effective de l'autorité épiscopale. (p.16)

[Le cénobitisme d’Égypte] servit de modèle par la suite au monachisme européen, bien que, dans les faits, en Égypte comme ailleurs en Orient, c'est une combinaison de vie érémitique solitaire à proximité d'un monastère organisé pour la vie cénobitique qui prévaut jusqu'à nos jours. (p.15)