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Critique de Kirzy


Ce roman, je l'ai reçu comme un cadeau. Une parenthèse enchantée, un rai de lumière au milieu de lectures plutôt sombres voire très sombres. Je suis indubitablement attirée par les romans perturbants, secouants et dérangeants. Et là, ce feel good à la japonaise, c'est-à-dire subtil et poétique, m'a cueillie avec bonheur.

Ce roman poupées russes repose sur un scénario incroyablement créatif empreint d'un réalisme magique, de touches fantastiques ancrées dans la vraie vie. Comme dans un conte, trois petits malfrats pas très doués décident de passer la nuit dans une maison abandonnée, l'ancien bazar Namiya du titre. Et là, des lettres venus du passé sont déposés dans la boîte au lait de la boutique/ Elles demandent toutes des conseils au vieux Monsieur Namiya qui avait coutume d'y répondre. S'en suit une correspondance magique où les années 2010 communiquent avec les années 1980, interagissant de façon imprévue.

Sur ce thème éculé des voyages dans le temps, les histoires de ceux qui écrivent ces lettres commencent à s'entremêler. Ce qui ressemble au départ à des nouvelles devient progressivement un merveilleux roman où tous les acteurs sont connectés, où tous les détails s'emboitent selon une intrigue méticuleusement construite, presque sans effort tellement l'avancée est fluide et cohérente.

Peut-être que la plume peut sembler un peu plate, notamment dans les dialogues. Avec le recul, je la trouve humble dans sa simplicité non démonstrative, comme si elle voulait mettre en avant l'humanité qui se dégage de ce récit. Chaque lettre, chaque situation, chaque demande de conseil sont autant de tranches de vie nippone, évoquant la famille, la pression sociale, la vie amoureuse ou professionnelle sous forme de dilemme : faut-il poursuivre son entrainement olympique ou accompagner l'amour de sa vie qui est en toute fin de vie ? Faut-il abandonner ses rêves de musicien pour reprendre la poissonnerie de son père malade ? Faut-il poursuivre une grossesse lorsqu'on sera une mère célibataire ?

L'émotion affleure très souvent, notamment dans la troisième partie sur le vieux Monsieur Namiya qui sent qu'il va mourir et demande à son fils une requête très particulière qui montre à quel point s'ouvrir aux autres, avoir de la compassion et de l'empathie pour des inconnus peut avoir un impact bienveillant. Ce roman fait du bien !
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