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Critique de Sachenka


Histoire assez drôle, que ce Fuck America. Ce titre, il dit tout. C'est comme un pied de nez, mieux encore, un doigt d'honneur bien envoyé par l'auteur Edgar Hilsenrath. C'est d'autant plus bien senti qu'il s'agit d'une oeuvre en grande partie autobiographique. Ça donne le ton…

Justement, malgré le ton humoristique, l'auteur dénonce des situations très sérieuses et poignantes. On peut penser au sort des immigrants, bien sur, mais surtout de ceux qui se sont vu refuser l'accès à l'Amérique. Entre autres, dans les années 1930, de nombreux Juifs n'ont pas réussi à fuir l'Allemagne et l'holocauste parce que les États-Unis imposaient un quota. Oui, oui, pas plus de tant de Juifs ! Ainsi, Nathan Brodsky et son épouse sont restés sur le Vieux Continent et y sont morts, vous devinez comment. Toutefois, dans les années 1950, leur fils Jakob, un survivant, réussit à leur place. Fraichement débarqué, il expérimente une nouvelle forme de survie, au jour le jour, en mendiant, en volant, en mentant, en se débrouillant plutôt mal dans plusieurs petits boulots miteux. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour une bouchée de pain. Je suis soulagé de ne pas l'avoir rencontré à ce moment, ce Jakob Bordsky. Eh oui ! La vie des émigrants aux États-Unis n'était pas aussi belle et glorieuse qu'on se le figurait. Et sans n'est pas beaucoup mieux aujourd'hui. Exit le rêve américain.

En lisant Fuck America, j'ai beaucoup ri. C'est que c'est drôlement intelligent. Sous couvert de péripéties burlesque, la critique très cynique de la société américaine est très présente, acerbe. le genre d'humour qui fait grincer les dents… En fait, c'en est une satire. Et pourquoi est-ce si criant de vérité ? Parce que c'est en partie autobiographique. Comme je l'écrivais plus haut, Edgar Hilsenrath s'est inspiré de plusieurs situations qu'il a lui-même vécues. le roman tombe également dans le grossier et le vulgaire à l'occasion. Mais bon, j'en ai vu d'autres, je ne m'offusque pas tant. Et c'est aussi ça, la vie.

Malgré toutes ces qualités appréciables, je ne peux pas dire que ce roman un coup de coeur. C'est qu'il y a des longueurs. Vers le milieu du roman, j'avais compris le principe (le sujet, le schéma) et, à partir de là, tout n'est que le prolongement qui s'étire et s'étire. Et, même si je me suis beaucoup amusé en sa compagnie, je ne peux pas dire que j'ai trouvé Jakob Brodsky particulièrement attachant ni que je l'ai complètement compris. D'autant plus que je me demandais constamment si, en tant que narrateur de sa propre histoire, il me mentait à moi aussi en plus de tous les autres personnages…
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