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Critique de LambertValerie


" Quand on écrit quelque chose pour se débarrasser l'âme, on en est définitivement libéré. L'écriture est une libération pour moi"

Ces phrases représentent l'essence de ce livre et même l'oeuvre entière d'Edgar Hilsenrath. Toute sa vie, à l'image d'Aaron Appelfeld dont la "parentèle" est indéniable, Hilserrath et Appelfeld vont témoigner de ce que fut la Shoah.
Tous deux y ont survécu, en se cachant en Roumanie, en Bucovine, tous deux fervents de leur langue maternelle qu'est l'allemand.
Chacun utilisera les mots pour dire l'indicible mais aussi pour témoigner de cette communauté fraternelle que représentait le shetl.
Si Aaron Appelfeld ne peut s'exprimer qu'avec beaucoup de retenue, Edgar Hilserrath n'hésitera pas à utiliser le rire, la satire, pour mieux extirper le monstre de ses entrailles.
"Quand je lui ai raconté que j'écrivais un livre sur un ghetto juif, elle a crié :
- Mais c'est horrible
- Mais mon roman n'est pas triste. Il est même très humoristique.
- Est-ce qu'on peut écrire avec humour sur un ghetto ?
- Moi, je peux"
Terminus Berlin est le dernier livre écrit par Edgar Hilserrath, écrit en 2006, il meurt en 2018, il avait alors 92 ans.Pour lui, tout a été dit, il n'y a plus rien à rajouter de constructif.
Le titre du roman : Terminus Berlin est lui-même la fin de la boucle. Un juif allemand chassé d'Allemagne par les nazis, puis errant aux États-Unis pendant plus de 25 ans veut revenir mourrir dans son pays, dans sa langue maternelle, en Allemagne alors même que les néo -nazis des années 80 auront raison de lui puisqu'ils assassineront Lesche, le narrateur" de Terminus Berlin."
Tellement de réflexions, de questionnements sortent de ce roman, un livre qui nous fait penser, réfléchir.Un livre pour lutter contre l'oubli, pour nous rappeler à l'ordre.

Un véritable chef d'oeuvre !
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