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Critique de pollulux


C'est un livre dont la lecture et la fin me dérange un peu, me questionne aussi sans doute : Edna est une jeune fille qui a perdu sa mère, soignante, pendant la crise sanitaire du COVID. Arrivée au lycée, elle est moquée, mise de côté comme depuis son retour au collège après la crise sanitaire. Elle vit avec son beau-père, sans grand enthousiasme, dans une cité. D'origine africaine, Edna a bien dû mal à trouver sa place dans ce monde étrange. Elle est fascinée par les livres mais n'ose sans approcher. Un beau jour, une altercation éclate au CDI ou plutôt une énième provocation alors qu'elle a osé se saisir d'un livre : un lycéen prénommé Eliott lui tire les cheveux, la ridiculise. Conseil de discipline : la sanction n'aura pas la même portée car l'un a son père élu et haut placé, l'autre n'est "personne" en quelque sorte. Une énième injustice. Par ailleurs, des témoins de la scène qui a eu lieu au CDI essayent de donner sa chance à Edna en participant au fameux "pitchs littéraires". Edna se sent renaître une envie, tout en sachant que son roman graphique n'est "pas assez bien" pour espérer pouvoir gagner. Mais pour la première fois depuis longtemps, on lui tend la main. Parallèlement au récit, on a régulièrement des extraits d'un documentaire postérieur qui parle d'Edna : on pressent que quelque chose ne s'est pas bien passé sans savoir exactement quoi. La fin est un drame à l'image de certaines histoires que l'on peut voir dans les médias actuels.

Ce livre soulève la question de la différence, de la capacité à la résilience de chacun, et du harcèlement en milieu scolaire (mise à l'écart, moqueries répétées). J'ai trouvé intéressant de placer la narration à la sortie de la crise sanitaire où l'on peut s'interroger sur les effets de cette crise sur les adolescents : de la même façon, il est question des effets d'un traitement médicamenteux que l'on connaît mal, peut-être à mettre en parallèle (ou non) avec une vaccination de masse. La littérature est placée au coeur des préoccupations et pourrait être une réponse à des problèmes. Mais on sent bien qu'il y aurait une "bonne littérature" et une "sous littérature": cette dichotomie est questionnée sans cesse. le thème de la justice/injustice est centrale mais demeure sans réponse : ce monde peut-il être plus juste? Peut-on faire justice soi-même? La fin me dérange quelque peu et encore plus si je me projette devant conseiller ce livre à des adolescents. Il faut pouvoir en parler derrière me semble-t-il. Ce qui me plait moins aussi dans la littérature jeunesse actuellement, c'est cette impression de devoir retrouver un cocktail de "problématiques" qui finissent par noyer le propos : j'entends par là féminisme, minorité raciale, homosexualité, parent défaillant etc.. Je comprends bien que la quête d'identité est au coeur de l'adolescence mais ce sont de vastes sujets et les traiter tous en même temps à travers les différents personnages complique la lecture je trouve.
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