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Critique de JIEMDE


Vous avez aimé L'enfer de Church Street ? Alors vous allez adorer Sans lendemain de Jake Hinkson - traduit par Sophie Aslanides - qui continue d'explorer les mêmes thèmes.

Chahutée par une vie qui n'a pas été simple, Billie Dixon a eu sa part de rêve holliwoodien. À défaut d'être actrice, elle parcourt le midwest américain pour tenter d'y caser les films de série B d'un studio de rang Z dans les cinémas des petits villages perdus. Cela la mène à Stock's Settlement, un trou perdu de l'Arkansas, au pied des Ozarks. Un bled où elle aurait mieux fait de ne jamais mettre les pieds.

Car pour convaincre Claude le projectionniste local de lui prendre quelques bobines à projeter, elle va devoir se colleter à Obadiah Henshaw, le pasteur local pour qui le cinéma n'est rien de moins que l'avant-garde du satanisme. Ce qui va l'amener à rencontrer sa femme et à en tomber amoureuse, avant d'être entraînée dans une cavale sans espoir dont la fin ne pourra être que noire.

On retrouve dans Sans lendemain les thèmes déjà lus chez Hinkson : l'Arkansas et ses paysages sauvages bien sûr, le cinéma, mais aussi la religion, omniprésente autant qu'ambigüe, dans cette Amérique de l'après-guerre qui se cherche un lendemain auquel tous ses fils et ses filles ne peuvent malheureusement pas prétendre. Une Amérique tartuffe, pseudo-puritaine, où l'alcool, les femmes en pantalon et le cinéma sont des cibles faciles pour incarner le mal et s'auto-persuader que l'on est toujours dans le camps du bien.

L'auteur dresse avec Billie un beau portait de femme, apparemment forte mais tellement seule depuis toujours, attendant en vain son âme soeur, prête à se lancer dans toute aventure professionnelle ou amoureuse, même si elle sait au fond d'elle-même que ce sera sans lendemain.

Billie se révèle rapidement attachante et particulièrement touchante dans les phases de dialogues intimes avec Amberly et Lucy, superbement rédigées avec des mots simples mais justes où sourd l'émotion.

Et enfin, un beau roman noir de meurtre et de cavale qui, noir oblige, ne peut bien se finir. Une réussite !
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