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EAN : 9782351780879
236 pages
Gallmeister (05/03/2015)
3.61/5   284 notes
Résumé :
Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s’il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 284 notes
J'ai mal à ma foi, docteur, c'est grave ?

Effectivement ce livre fait très mal à la foi. Garanti 100 % hérétique, ce livre est une ode à l'athéisme et au laïcisme. du pur nihilisme théologique. Un chemin de croix dont il faudra porter l'épaule lourde pour en gravir la colline.
Jake Hinkson, l'auteur, lui-même fortement marqué par son éducation religieuse frappe là où ça fait mal et nous délivre une charge sauvage contre la bigoterie. Il a du en baver gamin et on ressent les traumatismes de cette éducation que l'on imagine sans peine avoir été rude et peu amène.

Empli de cynisme, l'auteur délivre son poison qui lentement va se distiller dans vos veines au fur et à mesure des pages tournées.
L'écriture est sèche, clinique, donne des coups de trique aux plus récalcitrants. Jake Hinkson nous plonge dans un univers d'une noirceur étouffante et nous n'aurons pas de bons mots comme dans "Pike" de son collègue Benjamin Whitmer pour nous permettre de prendre quelques goulées d'oxygène avant de replonger tête béante dans ce marasme. Non, il faudra boire la coupe jusqu'à la lie et se régaler de cette hostie vénéneuse que nous sert le diacre Hinkson.

Digne héritier d'un Jim Thompson, personne n'est épargné et ne trouve grâce aux yeux d'Hinkson. Ce bouquin est une violente diatribe contre la religion et l'hypocrisie qui en émane, tant de la part de ses porteurs de foi que des ouailles qui s'en repaissent.

Jugez plutôt :
"Mais c'est exactement la raison pour laquelle la religion, pour l'essentiel, est une escroquerie. En dépit de toute son histoire et de son prestige, de tous les bâtiments construits pour l'honorer et de tout le sang versé pour la diffuser, la religion n'a rien de différent des lignes de la main ou de l'interprétation du marc de café."

"Cela me frappa de plein fouet, comme une inspiration divine. La religion est le boulot le plus génial jamais inventé, parce que personne ne perd jamais d'argent en prétendant parler à l'homme invisible installé là-haut. Les gens croient déjà en lui. Ils acceptent déjà le fait qu'ils lui doivent de l'argent, et ils pensent même qu'ils brûleront en enfer s'ils ne le paient pas. Celui qui n'arrive par à faire de l'argent dans le business de la religion n'a vraiment rien compris. »

Jake Hinkson crée avec son personnage, Geoffrey Webb, l'archétype de l'odieux personnage, d'un ministre de Dieu plein de vices, veule et vil. Une revisite du "Tartuffe" violente et immorale pour le plus grand bonheur du lecteur. Manipulations, mensonges, abus, meurtres, tromperies sont le pain quotidien dont va se nourrir ce personnage principal pour tenter de se hisser au sommet de la chaîne alimentaire chrétienne. Et nous, pauvres hères naïfs, qui allons nous bien pouvoir prier pour en sortir vivant ? Saint-Roman Noir, priez pour nous...



ps : Impossible de terminer cette chronique sans saluer l'excellent travail éditorial des éditions Gallmeister et la qualité du papier de leurs couvertures, aussi douces que leurs contenus sont rugueux et âpres. La première immersion sensorielle est présente dès la prise en main et c'est un petit bonheur de se plonger dans les tréfonds et tourments de l'âme humaine
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Dans « L'enfer de Church Street » paru en 2012, Jake Hinkson, auteur du très réussi « Sans lendemain », mêle comme à son habitude la religion et le crime. Ce fils de prêcheur baptiste connaît son sujet et réussit le prodige d'écrire des romans hors du temps, qui trouveraient leur place dans les années cinquante, au coeur de l'âge d'or du roman noir.

Geoffrey Webb, l'anti-héros du roman se fait braquer sur un parking. Notre homme est passé de l'autre côté du miroir et ne semble pas craindre le pistolet que braque sur lui son agresseur. Il a même le culot de lui proposer un marché : en échange des trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, ce dernier devra le conduire en voiture juste qu'à Little Rock, Arkansas, située à cinq heures de route. Webb va se confesser auprès de son agresseur et lui narrer la succession tragique d'évènements qui l'ont conduit dans ce lieu où la peur des hommes n'existe plus.

« Je vais vous dire pourquoi je vais aller en enfer. Vous vous rangerez rapidement à l'idée que je le mérite. »

Après avoir fini ses études supérieures, Webb trouve un premier emploi d'aumônier à « l'Eglise Baptiste pour une Vie Meilleure » dans le sud-ouest de Little Rock. Une vocation singulière qui dissimule un calcul froid. « La religion est le boulot le plus génial jamais inventé, parce que personne ne perd jamais d'argent en prétendant parler à l'homme invisible installé là-haut. Les gens croient déjà en lui. Ils acceptent déjà le fait qu'ils lui doivent de l'argent, et ils pensent même qu'ils brûleront en enfer s'ils ne le paient pas. Celui qui n'arrive pas à faire de l'argent dans le business de la religion n'a vraiment rien compris. »

Calculateur et perspicace, Webb a tôt fait de jauger la communauté qu'il vient d'intégrer, et n'a que mépris pour le pasteur qui la dirige, le dénommé Frère Card. Il distille tel un serpent des sermons érudits et percutants qui lui permettent de trouver rapidement sa place au sein de la communauté, tandis que le soir venu, il pioche dans son imposante collection de films pornographiques. Notre imposteur semble maîtriser sa partition à merveille. du moins jusqu'à ce que la rencontre d'une jeune fille de seize ans, « sans attrait, grosse », ne déclenche un désir aussi inexplicable qu'irrésistible.

Webb ne le sait pas encore mais cette rencontre marque le début d'un véritable voyage au bout de l'enfer, qui de lâchetés en compromissions, conduira notre homme au coeur des ténèbres.

« Un livre totalement immoral, d'une drôlerie, d'un humour, d'une ironie extraordinaires », mentionne le bandeau un brin enjôleur apposé sur cette réédition par Gallmeister d'un roman sombre comme une nuit sans lune. Si l'humour noir et la faconde ironique sont au rendez-vous, ce roman ne m'a jamais semblé « immoral », bien au contraire. Si l'adjectif « immoral » est probablement jugé transgressif et censé constituer à ce titre un gage de qualité, il faut rétablir une vérité : une morale teintée d'ironie irrigue le roman et constitue in fine le coeur de l'intrigue développée avec malice par Jake Hinkson. Comme « Sans lendemain », « L'enfer de Church Street » s'attache avant tout à dénoncer l'hypocrisie absolue qui règne dans une communauté prête à sacrifier son âme sur l'autel des apparences.

S'il joue avec maestria avec les codes du roman noir, « hard boiled », l'auteur dévoile pour mieux les dénoncer les faux-semblants de la communauté baptiste où se déroule l'intrigue. A sa manière, il sonde les reins et les coeurs et dynamite avec un plaisir non feint la duplicité d'une société disposée à toutes les compromissions pour satisfaire son désir de respectabilité. Comme ses illustres prédécesseurs, Raymond Chandler ou Ross McDonald, Jake Hinkson nous emporte dans une intrigue qui s'assombrit chaque page davantage. Au-delà de la violence inouïe que déchaîne un psychopathe prêt à tout pour parvenir à ses fins, l'auteur nous rappelle que, « L'enfer de Church Street » est avant tout le lieu où se côtoient imposteurs, pharisiens, et tartuffes sans envergure.

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Mes bien chers soeurs, mes bien chers frères, l'enfer s'est abattu sur Church Street. Jake Hinkson vient nous conter cette terrible histoire.

Avertissement aux grenouilles de bénitier, ce récit risque fort de heurter vos fondements. L'auteur, fils de prêcheur baptiste, n'y va pas par quatre chemins pour dépeindre en noir l'univers si particulier de cette (ces) communauté(s) religieuse(s) américaine(s).

C'est noir, cynique, cruel et iconoclaste. le personnage principal à beau être représentant du seigneur, il n'en est pas moins surtout représentant de lui-même, au point de devenir le principal acteur de ce pandémonium qu'est L'enfer de Church Street.

Je suis rentré dans cette lecture avec de grandes attentes (trop ?) et je n'en suis pas ressorti rassasié comme je l'espérais. Un premier tiers de roman qui ne m'a pas accroché du tout (c'est ennuyeux quand le livre ne fait que 230 pages…), et que j'ai trouvé assez plat. Moi qui m'attendais à un style très enlevé, je l'ai trouvé au contraire un peu banal et manquant de piquant. Oui, je m'attendais à bien plus irrévérencieux encore.

Certaines saillies sont bien senties, mais ce n'est qu'après ce premier tiers que l'histoire prend enfin une tournure inattendue. S'ensuit une accumulation de violence, décrite paradoxalement de manière assez clinique (c'est le personnage principal qui parle), et qui rend le récit autrement plus plaisant.

Las, il n'empêche que le sentiment que l'auteur n'est pas allé au bout de son idée, ne m'a jamais quitté. Ni cette impression qu'avec une écriture plus acérée encore, l'intrigue aurait pu davantage sortir du lot.

Une lecture qui n'a donc que partiellement atteint son but, décevante par rapport à ma stimulation de départ. Un sentiment d'inachevé qui n'a cependant pas complètement gâché le plaisir de ce prêche agréable, même si peu mémorable me concernant.

Mais ne vous arrêtez pas à mon seul ressenti, allez lire d'autres avis sur ce roman, les ouailles de Hinkson sont légion (je suis bien seul à si peu croire en ce livre, hérétique que je suis !).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Titre : L'enfer de church street
Auteur : Jake Hinkson
Année : 2017
Editeur : Gallmeister
Résumé : Geoffrey Webb est victime d'un braquage sur le parking d'une station service. Geoffrey Webb n'a peur ni de la mort ni du revolver braqué sur sa tempe. Alors qu'il roule en direction de Little Rock Arkansas, il inverse les rôles et terrorise son agresseur en lui contant son histoire. L'homme est mûr pour accepter le marché imposé par l'ancien pasteur recherché pour meurtre dans de nombreux états.
Mon humble avis : Un petit polar de chez Gallmeister, comment pourrais-je bouder mon plaisir ? Je dois avouer que la réception des bouquins de cette maison me comble à chaque fois de plaisir tant leur catalogue fourmille de petits trésors de polars influencés ou non par le nature writing qui fit la renommée de cet éditeur. Jake Hinkson, je dois bien avouer que ce nom ne me disait absolument rien avant d'entamer la lecture de ce court roman d'à peine plus de 200 pages. J'étais pourtant en territoire connu et sans présager du texte, je m'attendais à une oeuvre haletante et nerveuse à l'image des pulps anglos-saxons chers à Quentin Tarantino. Bingo ! C'est exactement ce que j'allais vivre à la lecture de ce roman que je dévorais d'une traite . Ecriture simple, efficace, charge implacable contre la religion, le texte d' Hinkson n'épargne aucun de ses protagonistes tous plus veules, bêtes et violents les uns que les autres. Les personnages sont parfois à la limite de la caricature mais assez bien campés et l'intrigue se déroule de façon implacable avec bons nombres de rebondissements censés pimenter le texte et accrocher le lecteur. Parfait me direz-vous ? Pas tant que ça et j'avoue avoir ressenti une certaine forme de lassitude à la lecture de cet enfer de church street que je refermais sans regret, persuadé que j'oublierais ce roman à la seconde même où j'entamerais ma prochaine lecture. La raison ? : une trame archi balisée, des situations sans originalité et l'impression d'avoir lu cela à de nombreuses reprises et souvent en mieux ( je pense notamment aux bouquins de Donald Ray Pollock ou ceux de Jim Thompson ) qui ont d'ailleurs certainement influencé notre auteur du jour. Encore une fois l'enfer de church street se lit sans déplaisir, n'est pas dépourvu de qualités ( humour en filigrane et dénonciation de la bien pensance et du politiquement correct américain) mais l'impression de déjà-vu reste trop prégnante à mes yeux et explique en grande partie cette chronique plus que mitigée.
J'achète ? :  Si tu as deux heures de trajet devant toi, si tu cherches un petit polar classique et si tu n'es pas trop difficile tu peux tenter ce Jake Hinkson qui sans te laisser un souvenir impérissable, aura au moins le mérite de te divertir.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Encore un petit Noir savoureux que je viens de déguster. Avec une légère goutte de lait tout de même.

Oui, j'ai honte de l'avouer mais j'ai failli pouffer de rire quand la vie de Geoffrey Webb a basculé dans l'horreur, à Church Street.

Oui, j'ai vraiment honte… C'est horrible, j'en ai conscience mais ce petit salaud m'a fait rire devant toute l'horreur de la scène. Tout ça à cause de sa bite qu'il n'a pas su contenir dans son pantalon…

Webb pourra dire ce qu'il veut, accuser un autre d'être plus sordide que lui, c'était entièrement de sa faute… Et moi, je riais en imaginant la tête de l'Autre quand il se rendrait compte que Webb était un fou furieux dans le fond.

Oui, j'ai aimé le voyage dans l'Arkansas, la ballade vers Little Rock avec Webb et son agresseur – auquel il raconte sa vie – m'a entrainé dans un autre monde, celui des Baptiste, que je n'ai pas l'intention de fréquenter. Pas besoin d'intermédiaires entre moi et Lui (si vous voyez de Qui je parle).

Oui, j'ai pris du plaisir avec son récit, même si je n'ai pas frémi devant toute sa noirceur et le nombre de morts. À force, on devient blindé, vous m'excuserez. Il aurait passé un chat dans un micro-ondes que là j'aurais eu les poils qui se seraient hérissés.

Mais ici, non, je jubilais littéralement. Va p'têt falloir que je consulte, moi.

Par contre, je n'aurais pas voulu habiter Church Street pour tout l'or du monde, quand bien même j'ai pris du bon temps avec ses habitants dont certains avaient l'âme et le coeur plus noir que le trou de cul d'un mineur occupé à creuser une galerie au fond d'une mine, à minuit par une nuit sans lune. ♫ Black is black ♪

Je n'ai jamais aimé la bigoterie et dans ce roman, elle s'en prend plein la gueule.

L'écriture est sèche, elle claque comme un coup de fusil dans ta gueule, elle est remplie de cynisme et charge à fond l'hypocrisie de certains croyants qui pensent laver plus blanc que blanc ou être plus croyant que Jésus-Christ lui-même.

Pourtant, la fautive n'est pas la religion mais la manière dont on s'en sert et dont on impose certaines choses aux autres.

Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage… J'espère que l'auteur l'a compris au moins.

Un petit roman noir jouissif, cynique, sans une once de lumière et où personne n'est à sauver non plus. Malgré tout, j'ai eu de l'empathie pour ce bon gros Geoffrey – amateur de branlette et de porno – qui m'a fait passer un très bon moment de lecture.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je travaillais depuis trois semaines dans une usine de plastiques dans le Mississippi lorsque le contremaître - un bouseux à la dentition en décapsuleur du nom de Cyrus Broadway - commit l'erreur de me traiter de connard feignant. Alors bon, je suis peut-être feignant, mais je suis aussi méchant comme une teigne. J'ai fréquenté des prisons et des cellules de dégrisement partout dans ce pays, depuis les cachots poussiéreux à la frontière du désert Mojave jusqu'aux cabanes humides sur une île au large de la côte du Maine. Et personne ne peut m'insulter impunément, même si, pour ce gars-là, ce n'est qu'une plaisanterie. Le temps qu'on me sépare de Cyrus Broadway, je lui avais tellement écrasé la gueule qu'elle n'était plus que de la chair à saucisse. Ses grandes dents de cheval étaient dispersées sur le sol de l'atelier, à côté de lui.
Je ne me suis pas donné la peine d'attendre les flics du Mississippi pour leur raconter. Je suis parti le soir même. J'ai traversé la Louisiane en catimini, je me suis infiltré au Texas, et j'ai fini par me retrouver à traîner autour d une station Texaco à la sortie de Sallisaw, dans l'Oklahoma. J'essayais de me faire discret, mais après deux jours sans manger, je décidai de chercher quelqu'un à braquer. Je repérai deux femmes, mais braquer des femmes, ça rapporte souvent plus d'ennuis que de fric. Les flics réagissent plus vite quand la victime est une femme, et si ça tourne mal et qu'il faut la secouer un peu... Ah ça, les flics adorent traquer l'agresseur d une femme et le tabasser. Ça leur donne l'impression qu'ils sont de bons gars.
Alors, j'attendis. Je laissai partir les femmes. Les ados. Les couples. Le vieux bonhomme avec sa camionnette pleine de chiens. J'attendis, mais je commençai à m'impatienter.
Lorsque je repérai le gros, je sus que j'avais trouvé mon pigeon.
Il n'était pas seulement gros. Il serait bientôt, très bientôt même, trop gros pour pouvoir porter des vêtements normaux. Le gras débordait de partout et remplissait sa chemise blanche tendue comme un ballon de baudruche. Ses cheveux étaient d'un blond passé sur les longueurs, comme s'ils avaient été teints à une époque.
Mais il y avait autre chose chez ce type, quelque chose qui en faisait un vrai loser. C'était sa manière de bouger. Il se transportait comme s'il avait été tabassé ce soir-là, comme si chaque pas qu'il faisait était une bataille difficilement gagnée contre la gravité.
Il gara son break déglingué au bout de la rangée de voitures. Je l'observai, tapi dans l'ombre. Il sortit, ouvrit la portière arrière et prit son portefeuille de la poche de son manteau posé sur le siège. Sans verrouiller la voiture, il partit vers la station-service. Je regardai depuis l'extérieur. Derrière moi, la route était déserte et plongée dans les ténèbres. Parfois, une voiture passait au loin, puis disparaissait, engloutie dans le silence de la nuit. Au comptoir, mon gros pigeon gras et facile jeta un coup d oeil à sa montre et se frotta les yeux. Il acheta une boîte d'anti-asthéniques à la caféine, trois paquets de cigarettes et un litre de Dr Pepper. Il montra du doigt les ailes de poulet qui rôtissaient sous la lampe et l'employé lui en prépara une boîte.
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Ils pleuraient, se serraient les uns contre les autres et regardaient fixement la croix accrochée au mur derrière moi et hochaient la tête. Ils semblaient éprouver du réconfort.
Peut-être est-ce tout ce qui compte pour les gens. S'il n'y avait pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écoeurant, c'est que, s'il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça.
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Mais c'est exactement la raison pour laquelle la religion, pour l'essentiel, est une escroquerie. En dépit de toute son histoire et de son prestige, de tous les bâtiments construits pour l'honorer et de tout le sang versé pour la diffuser, la religion n'a rien de différent des lignes de la main ou de l'interprétation du marc de café.
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Le ministère peut être un métier dur, j'en suis sûr. Les prêtres voient les gens dans leurs pires moments, et on fait parfois appel à eux pour jouer les médiateurs dans les litiges d'une rare violence et être les témoins des plus affreuses tragédies humaines. On attend d'eux qu'ils apportent la lumière dans les ténèbres les plus obscures.
Mais c'est exactement la raison pour laquelle la religion, pour l'essentiel, est une escroquerie. En dépit de toute son histoire et de son prestige, de tous les bâtiments construits pour l'honorer et de tout le sang versé pour la diffuser, la religion n'a rien de différent de la lecture des lignes de la main ou de l'interprétation du marc de café .
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Je travaillais depuis trois semaines dans une usine de plastiques dans le Mississippi lorsque le contremaître – un bouseux à la dentition en décapsuleur du nom de Cyrus Broadway – commit l’erreur de me traiter de connard feignant. Alors bon, je suis peut-être feignant, mais je suis aussi méchant comme une teigne.
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Vidéo de Jake Hinkson
Jake Hinkson vous parle de L'Enfer de Chruch Street, lauréat du Prix TOTEM des jeunes libraires 2022. Merci à tous d'avoir été aussi nombreux à participer à ce prix !
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