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Critique de legoergosum
Qui se souvient de Spinalonga, l'île des oubliés , au large des côtes est de la Crète, où les lépreux étaient exilés ? Ce lieu abrite pourtant une partie de l'histoire de la Grèce moderne. L'auteur nous fait revivre cet épisode en mettant l'accent sur la volonté de ces "oubliés" de reconstruire sur leur île une société, à l'instar de celle qui les a bannis. Cet "apartheid sanitaire" fait naître l'indignation, mais il nous interpelle aussi sur cette vision de l'autre, qui, dès lors qu'il est différent, suscite la peur, ou même le mépris. Les personnages sont beaux, on retiendra surtout la figure de ce père passeur, qui continue à alimenter le lien entre le monde des vivants et le monde des reclus. Un des plus beaux livres de cette décennie.
