AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de markko31


Premier contact avec l'univers de Stéphanie Hochet, suite au portrait qu'Amélie Nothomb avait dressé de l'auteur dans Pétronille. Et, après la lecture de ce roman, je me demande bien pourquoi on parle si peu de la demoiselle Hochet.

Marie Shortfellow est un garçon bringuebalé de meublés en hôtels minables par sa mère (une fille-mère dans le Sud des Etats-Unis en 1900-1910, position peu enviable s'il en est). Après des années de débrouille (ils connaissent sans cesse la faim, le manque d'argent, les espoirs sentimentaux déçus), Lula, la mère, réussit à trouver le bon parti pour les mettre en sécurité. Malheureusement, Marie sera accusé à tort d'un crime terrible et chassé de ce foyer pervers et moisi de religiosité. Commenceront alors des années d'errance et de fuite au gré des forfaits de cet abuseur sentimental.

Intrigue bien tenue et romanesque, personnages tournés avec précision bien que n'habitant parfois que quelques pages du roman, prose consistante, étoffée, parfois poétique. Les qualités de ce roman ne manquent pas. J'ai fait (sans doute à tort, mais sans pouvoir l'empêcher) tout au long de la lecture la comparaison avec Amélie Nothomb et, si la fantaisie est absente, la maîtrise d'un sujet retors voire tordu est plus complète et, Dieu merci, la fin n'est pas bâclée (cf la moitié de l'oeuvre de Nothomb).

Mais le coeur de ce roman oedipien, le vrai sujet, est entièrement contenu dans le titre. Marie court après la mère perdue et toute sa vie est conditionnée par la tentative de réconciliation (impossible) des besoins primaires que sont la Faim et l'Amour. Ce titre et ce "héros", sont marqués par la nostalgie des origines, ces deux besoins ne pouvant être satisfaits qu'à travers la figure maternelle.

Dernier détail, mais qui a son importance : ne craignez aucun misérabilisme, aucun apitoiement. Ce livre est alerte et cinglant.
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}